Son commerce de vêtements n'étant pas essentiel et donc fermé, elle se reconvertit en marchande de poissons

A Beuzeville (Eure) une commerçante en prêt-à-porter n'a pas hésité à apprendre un nouveau métier en attendant la fin des mesures sanitaires qui pénalisent son magasin.

Cette commune du département de l'Eure, située entre Deauville et Pont-Audemer est bien connue des Parisiens. Proche de nombreuses résidences secondaires, son bourg a un large éventail de commerces répartis le long d'une rue principale et autour de deux places.

Mais comme ailleurs en Normandie, la crise sanitaire et son cortège de mesures contraignantes a eu raison des "commerces non essentiels". 
C'est ainsi qu'Adeline a été obligée de fermer sa boutique de prêt-à-porter et d'accessoires de mode.

Les commerçants de Beuzeville étant soudés et se parlant régulièrement, elle a appris que le nouveau poissonnier recherchait quelqu'un à mi-temps en pendant quelques semaines. Adeline n'a alors pas hésité et a aussitôt fait acte de candidature : "Ça s'est fait automatiquement : on s'est appelé et moi je lui ai dit "sauves moi la vie ! Je ne peux pas rester enfermée ! "

Un changement radical pour la commerçante en vêtements qui, comme  a pu le constater sur place notre journaliste Quentin Bral, s'est adaptée à son nouveau métier de marchande de poissons et de fruits de mer : "C'est un esprit totalement différent, fait avoir l'envie, je pense. L'envie et le courage."

Tout est différent : les horaires, la tenue vestimentaire, le froid. Au début c'était le froid que j'avais du mal à gérer : mes mains ont doublé de volume !
Mais on s'y fait vite, je trouve."

Adeline Perrée,
responsable de la boutique "L'Elegance" et poissonnière

Dynamique (elle aime que ça bouge), Adeline a vite appris son nouveau métier : "Les mains dans le poisson c'est moins drôle que de toucher les vêtements, après on s'adapte."

Appréciée des clients, dont certains pensaient qu'elle avait fait cela toute sa vie, l'apprentie marchande de poissons a surpris son employeur :

J'étais plein d'appréhension  en fait : voir la fille un peu superficielle qui vend des vêtements, mais en fait pas du tout"

Guillaume Baron,
patron de la poissonnerie "Le Bar'on" à Beuzeville

durée de la vidéo : 00h01mn40s
©France Télévisions

Le pro du poisson, après ses premiers doutes est finalement très satisfait de son employée : "Elle est complètement adaptée en fait. Je me repose énormément sur elle. C'est mon bras droit en fait, quoi…"

Une expérience positive pour la commerçante euroise qui découvre une nouvelle ambiance de travail : "Par rapport à ma boutique où je suis seule, ici j'ai un collègue. Et ce n'est pas la même relation clientèle. C'est totalement différent. Moi dans ma boutique je peux passer 45 minutes qu'avec une seule cliente, en cabine, pour des essayages, où on est plus intime.  Alors qu'ici, en poissonnerie, c'est le service. Il faut être très très rapide. Mais on sympathise quand même avec les clients".

Adeline Perrée a un emploi du temps bien chargé. Après la poissonnerie, elle se change et revient à "L'Elégance", sa boutique de vêtements où, en attendant d'avoir le droit de rouvrir, elle fait des photos d'articles pour les proposer, via les réseaux sociaux, à ses 2000 abonnés pour des ventes à emporter selon la formule du "click & collect".

Impatiente de retrouver ses clientes, elle prépare déjà la saison d'été. Quant à son nouveau métier chez son collègue poissonnier, il doit cesser le 6 mai, date à laquelle une employée doit arriver.

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