Surveillants de prison : le mouvement se durcit aussi en Normandie

Un détenu a agressé des surveillants dimanche 21 janvier 2018 dans une prison du Pas-de-Calais. Un nouvelle agression dénoncée ce lundi lors du "blocage total" des maisons d'arrêt sur fond de revendications salariales et sécuritaires. Le point sur la mobilisation en Normandie.

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Une nouvelle agression


Dimanche vers 18H30, un détenu de la prison de Longuenesse a agressé un surveillant et une surveillante avec un pied de table en fer et les a touchés aux bras. Il s'agit d'un détenu de droit commun, selon le secrétaire interrégional FO-Pénitentiaire, Julien Martin. Le syndicat a appelé les gardiens de Longuenesse à "ne pas prendre les clés" lundi matin, c'est-à-dire à ne pas prendre le travail et à laisser, le cas échéant, les forces de l'ordre prendre le relais.

Le 11 janvier, c'est l'agression de surveillants par un détenu jihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) qui a mis le feu aux poudres chez les surveillants. Une série d'agressions les jours suivants partout en France a ravivé la colère.

Les syndicats appellent à un "blocage total" des 188 établissements à partir de 06H00  ce lundi 22 janvier , un mouvement reconductible "jusqu'à ce que le gouvernement entende (leurs) revendications", ont prévenu les responsables de la CGT et de FO.

Pas satisfaits des "mesurettes"



"Les personnels sont fatigués et furieux. Le mouvement sera dur lundi et ne s'arrêtera pas si le gouvernement ne propose que des mesurettes", a prévenu le secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire, Christopher Dorangeville.

Samedi, les deux syndicats ayant participé aux négociations avec le gouvernement, l'Ufap-Unsa (40%) et la CGT-Pénitentiaire (environ 15%) ont annoncé, après avoir consulté leurs militants, qu'elles ne signeraient pas le "projet d'accord". FO-Pénitentiaire, qui ne s'est pas assis à la table des discussions, a appelé à "amplifier la pression" pour faire notamment entendre des revendications salariales.
L'Ufap-Unsa et la CGT dénoncent des propositions du gouvernement "bien en deçà des attentes des collègues mobilisés" notamment concernant les indemnités, le statut des surveillants. Ils jugent aussi insuffisantes la proposition de 1.100 créations de postes sur 4 ans.


- "On se prépare " -
Les trois principaux syndicats demandent des revalorisations: soit indemnitaires (pour l'Ufap), avec une revalorisation des primes de nuit ou de pénibilité, soit statutaires (pour FO et la CGT), avec le passage pour les agents de la pénitentiaire de la catégorie C à la catégorie B.



A la prison de Val-de-Reuil (Eure)
La mobilisation a commencé très tôt ce lundi matin. Palettes et pneus brûlés accompagnés les surveillants de Val-de-Reuil.

VIDEO : le reportage de Raphael Deh et Olivier Flavien
Intervenants :
  • Maria Placet, Surveillante
  • Emilien Kerleau, UFAP Centre de détention "Les Vignettes" Val-de-Reuil
  • Oualid Nahal, FO pénitentiaire Centre de détention "Les Vignettes" Val-de-Reuil
 

A Rouen

Le mouvement n'était pas annoncé dès dimanche comme leurs confrères de l'Eure. Les surveillants ont décidé d'assurer seulement les urgences médicales. Les repas ne seront pas distribués aux détenus et les parloirs ne pourront avoir lieu.


A Caen, la police déloge les manifestants

A Caen aussi, la maison d'arrêt était bloquée ce lundi matin depuis 6 heures. Une soixantaine de personnels se sont postés devant les portes de l'établissement en signe de protestation avant d'être délogés par les forces de l'ordre vers 9 h 45.



Dans l'Orne, la mobilisation semble toujours aussi forte sur le centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe, un établissement destinés aux détenus difficiles qui devrait prochainement accueillir des individus radicalisés.





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