Le projet a déjà séduit des restaurateurs et des hotelliers. Des armoires normandes sont revisitées par des graffeurs. Ces trésors de famille passés de mode reprennent vie.
L'idée lui est venue en mars dernier, lors du premier confinement. Laurent Courtier, antiquaire à Vernon, se demande ce qu'il pourrait bien faire en cette période trouble. Avec son ami peintre, Jacques Blézot, il évoque le travail artistique des graffeurs et décident tous les deux d'associer cet art à un meuble ancestral : l'armoire normande.
Peintre et sculpteur, Jacques Blézot revisite ces armoires avec ses bombes de peinture et ses pochoirs mais sans jamais l'outrager.
Je m'arrange toujours pour qu'on voit bien le bouquet et qu'on garde un peu l'esprit de l'armoire. C'est de la provocation qui attire du monde vers nous.
Trésor de famille passé de mode
Apparue au XVIIIième siècle, l'armoire normande a longtemps constitué un trésor de famille. Elle était apportée en dote par la mariée en même temps que son trousseau. Elle symbolisait notamment la richesse familiale.
Aujourd'hui, ce meuble imposant est passé de mode. Laurent Courtier les vend 300 € pièce, quand il arrive à en vendre.
L'objectif aujourd'hui est donc de rajeunir cet imposant meublé orné de motifs floraux et de leur donner une seconde chance sur le marché.
Outre Jacques Blézot, d'autres street artistes, comme Crey132 ou Jo Di Bona participent à ce projet.
Pour donner une plus grande visibilité à ce projet, Laurent Courtier vient de créer avec son associé Normand Design.Il y a beaucoup de ces armoires qui finissent cassées. Là, ça nous permet de les rendre plus modernes et de toucher une clientèle plus jeune
Ces armoires normandes deviennent des oeuvres d'art uniques. Comptez au moins 12 000 € pour vous en offrir une. À ce prix, ce meuble renouera peut-être avec sa vocation historique, celle d'un bien précieux apporté en dot par la mariée.