Un rassemblement s'est tenu ce samedi 30 septembre à 10h30 à Conches-en-Ouche, pour rendre hommage à Lisa, 3 ans, battue à mort dans la nuit de samedi 23 à dimanche 24 septembre à Conches-en-Ouche (Eure). Pour le maire, "le choc et la sidération" sont toujours bien présents.
Prise en charge au CHU de Rouen "en arrêt cardio-respiratoire", l'enfant n'avait pas pu être réanimée. Sa mort avait suscité une très vive émotion dans la commune de Conches-en-Ouche (Eure), où le maire, Jérôme Pasco, avait annoncé prévoir l'organisation de ce rassemblement afin que les habitants de la commune puissent se recueillir.
On est face à un drame de l'isolement, un drame de la perdition sociale et humaine, un drame sur fond de consommation de stupéfiants, d'alcool, d'absence de travail, d'absence de lien social, d'enfermement. La perdition la plus absolue quand on s'en prend de la sorte à une enfant, qu'on commet l'irréparable.
Jérôme Pasco, maire de Conches-en-Ouchele 26/09/2023 à France 3 Normandie
"La communauté nous protège, la solitude nous tue"
Sur les réseaux sociaux, le maire de Conches-en-Ouche a expliqué que l'événement n'était pas une marche blanche, mais "juste un temps de solidarité, de partage, de mémoire". "Vient le temps du deuil, du recueillement, pour Lisa. J’en appelle ici à la responsabilité de chacun pour que ce moment soit digne et fort", a précisé l'édile.
Sur place, près de 500 habitants de Conches-en-Ouche mais aussi des communes alentours se sont réunis devant la mairie. Chacun, extrêmement touché, a déposé des fleurs blanches, des bougies ou encore des peluches en hommage à Lisa. "En tant que maman, c'est atroce. Pouvoir faire ça à son propre enfant, c'est inadmissible", confie, en larmes, une mère de famille venue au rassemblement.
Le maire de la commune a pris la parole et rappelé que "la communauté nous protège, la solitude nous tue". "Il faut que l'on soit beaucoup plus attentifs à notre population, qu'on ait les moyens d'agir plus", a souligné un autre riverain venu ce matin à Conches-en-Ouche.
Quelques images du rassemblement, par F. Bollez et F. Pesquet :
Les violences reconnues par les parents de Lisa
Mercredi 27 septembre, le rectorat avait annoncé suspendre la directrice de l'école où était scolarisée Lisa, pour "diligenter une enquête afin de mieux comprendre la chaîne de signalement mais aussi pour protéger cette directrice d'éventuelles agressions", avait alors précisé Christine Gavini-Chevet, rectrice de l'académie de Normandie.
Aucun signalement n'avait en effet été fait aux services sociaux.
La mère et le beau-père de l'enfant, de leur côté, ont reconnu avoir giflé et étranglé la fillette. Le grand-frère de Lisa, âgé de 6 ans, a été confié à l'Aide sociale à l'enfance cette semaine.
Les deux auteurs des actes ont été mis en examen puis placés en détention provisoire pour "meurtre sur une mineure de moins de 15 ans, violences sur mineure de moins de 15 ans, privation de soins et non dénonciation de traitement sur un mineur". Des faits pour lesquels ils encourent la réclusion à perpétuité.