Fausses alertes à la bombe. Dispositifs de lever de doute, peines encourues... Zoom sur ce phénomène récurrent

Ces trois derniers jours, six alertes à la bombe ont été signalées en Seine-Maritime, dont trois à l'Hôtel de ville de Rouen... Ces canulars mobilisent chaque fois d'importants moyens policiers afin de lever les doutes. Et il ne s'agit pas d'un épiphénomène.

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Les mails menaçants se sont multipliés depuis quelques mois. Ils alertent des établissements scolaires, des mairies, des aéroports ou encore des entreprises, de la présence d'une bombe... Ce mardi 26 décembre, ces mails ont conduit à l'évacuation de deux cinémas (l'Omnia de Rouen et le Mercure d'Elbeuf) et de l'Hôtel de ville de Rouen. Depuis ce jour, la mairie de Rouen ne cesse d'être visée, tous les matins.  

Les services de l'État sont particulièrement vigilants face à ces agissements. Pour chacun de ces cas, l'évacuation des personnes a été décidée afin de permettre à la police nationale d'engager un protocole de levée de doute.

Préfecture de Rouen

à France 3 Normandie

Ces mails mobilisent chaque fois de nombreux agents de police. A l'Hôtel de ville de Rouen comme dans les deux cinémas visés hier, "aucun objet suspect n'a été identifié au cours des opérations", nous détaille la préfecture. "Le préfet salue l'action des forces de l'ordre et condamne fermement ces comportements."

Un schéma répété

Ce mardi 26 décembre, des alertes ont été reçues par des mairies partout en France, et pas seulement à Rouen : les mairies d’Annecy, Bastia, Fontainebleau, Grenoble, Nantes, Quimper et Saint-Brieuc ont également dû fermer leurs portes le temps d'effectuer les vérifications d'usage.

Chaque fois, le mode opératoire est le même. Un mail anonyme est envoyé, précisant qu'une bombe va exploser dans les bâtiments et indiquant même un délai pour en évacuer les occupants.

Près d'un millier de fausses alertes en deux mois

Contacté par nos confrères de Libération, le ministre de l'Intérieur s'est refusé à commenter un éventuel lien entre tous ces évènements. Mais reste qu'à l'échelle nationale, les chiffres sont effarants : près d'un millier de fausses alertes ont été recensées, selon le secrétariat d’Etat chargé de la jeunesse. 54 personnes ont été interpellés pour faire la lumière sur ces faits.

En octobre dernier, en seulement quelques jours, près de 70 fausses alertes à la bombe envoyées aux aéroports avaient été comptabilisées, selon le ministre des Transports Clément Beaune. Les patrouilles de policiers et de militaires de l'opération Sentinelle y sont ainsi renforcées quotidiennement.

La nécessité de lever le doute

Lorsqu'une alerte à la bombe est reçue, l'urgence est de lever le doute. Pour cela, "le bâtiment ciblé applique immédiatement son plan d'évacuation", explique à nos confrères de BFM TV Denis Jacob, secrétaire général d'Alternative Police CFDT.

Un périmètre de sécurité est ainsi établi par les forces de l'ordre en attendant l'arrivée de démineurs, parfois accompagnés de chiens spécialisés dans la détection d'explosifs, ou de robots démineurs.

On ne peut pas prendre le risque de ne pas traiter ces fausses alertes, car il suffit d'une seule.

Denis Jacob

le 17 octobre à BFM TV

Les opérations prennent plusieurs heures et mobilisent de nombreux policiers. Et si l'immense majorité des alertes à la bombe relèvent du canular, elles doivent tout de même être prises très au sérieux. "Ce n'est pas un phénomène nouveau, mais ça intervient dans un contexte particulier", souligne Denis Jacob.

Que risquent les auteurs de ces infractions ?

Pour la plupart, les alertes dans les aéroports (souvenez-vous, Caen-Carpiquet aussi avait été visé) avaient été envoyées depuis une adresse mail localisée en Suisse, pays extérieur à l'Union européenne, rendant l'identification de leurs auteurs plus difficile.

Du côté de la Seine-Maritime, le préfet de Rouen nous indique que des enquêtes sont en cours pour déterminer l'origine des mails envoyés ces trois derniers jours. Les auteurs de fausses alertes sont systématiquement recherchés et des poursuites à leur encontre sont engagées.

Au regard de l'article 322-14 du Code pénal, la divulgation de fausses informations de ce type constitue donc un délit lourdement sanctionné. "Est puni des mêmes peines le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information faisant croire à un sinistre et de nature à provoquer l'intervention inutile des secours", précise le même article.

    Les services de l'Etat rappellent que le plan Vigipirate a été élevé à son plus haut niveau, "Urgence attentat". Dans ce contexte tendu, il est demandé à tous "de surveiller ses affaires lors de ses déplacements et d'étiqueter ses bagages" pour éviter une intervention inutile des forces de l'ordre.

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