Au fil des marées et des tempêtes, la mer avance et grignote le littoral normand. Inexorablement. Pourtant, depuis des décennies, les riverains tentent de lui résister pour préserver leur activité et leur habitat. Un combat dont personne ne peut ignorer l'issue...
En cette semaine de grandes marées, nous vous proposons un feuilleton consacré à l'érosion de nos côtes, et à la manière dont elle est vécue et ressentie par les riverains. L'idée qu'il faudra peut-être un jour reculer face à la mer ne passe toujours pas.
Quatre reportages signés Pierre-Marie Puaud, Sylvain Rouil, David Frotté, Sylvie Drouin, Clotilde Moschetti, Martin Gracineau et Bastien Odolant
Gouville sur mer : " Pourquoi on enroche là et là et pas ici ? "
Prenons l'exemple de Gouville-sur-Mer, dans la Manche, sur la côte ouest du Cotentin. Le cordon dunaire y est très fragilisé, au point que le terrain de camping municipal est aujourd'hui directement menacé. Mais les propriétaires de mobile-home n'entendent surtout pas bouger. Ils estiment que l'état et les collectivité leur doivent une protection.
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Louis, retraité, propriétaire de mobile-home
Zehira, propriétaire de mobile-home
Claude Mayer, retraité, propriétaire de mobile-home
Eliane Mayer, propriétaire de mobile-home
Siouville-sur-Mer : un coup d'avance sur l'administration pour Dame Nature
Tempêtes après tempêtes, le paysage de certains secteurs est profondement remodelé. A Siouville-Hague dans le nord-Cotentin, la mer se rapproche dangereusement d'un établissement de santé. Les élus tentent de mettre en place des protections, mais ils se sentent impuissants, tant il y a un décalage entre le calendrier politique et administratif et le rythme imposé par la nature...
A Siouville-Hague dans la Manche, c'est un établissement de rééducation qui est menacé de disparition par l'érosion de la dune, avec toutes les conséquences économiques qui en découlent.
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Bertrand Bottin, maire de Siouville-Hague
Benjamin Raspail, directeur de la clinique Korian (le 23 octobre 2015)
Laurent Poussard, maire-adjoint chargé des travaux
Saint Marcouf : " Que voulez-vous faire ? Rien..." mais pas question de partir
A Saint-Marcouf, les habitants sont soulagés : dans ce coin du Cotentin, c'est quand le vent est orienté à l'Est qu'il y a danger, parce que la mer peut passer par dessus la digue. La dureté des éléments a obligé les riverains à créer une belle chaîne de solidarité pour lutter contre les inondations. Ici aussi, ils réclament des travaux, refusant l'idée que la mer puisse être la plus forte...
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Alain Guyonnet, vice-président de l'association des sinistrés de Saint-Marcouf
Jack Lelong, adjoint au maire en charge du littoral
Emmanuel Poignant, habitant de Saint-Marcouf
Rozel : " Faut se rendre à l'évidence, on ne lutte pas contre la nature. "
L'érosion du littoral aura au moins eu un effet positif : au Rozel, dans le nord-Cotentin, la mer a mis au jour un site archéologique datant du Neandertal. Des traces d'occupation humaine étaient dissimulées dans une dune de la plage du Pou. Les archéologues estiment que la mer ne leur accordera pas plus de quatre ou cinq ans pour fouiller tant ils sont certains d'une chose : la montée des eaux est inéluctable, c'est un phénomène naturel qui s'observe sur des échelles de plusieurs centaines de milliers d'années en période interglaciaire. Ils estiment qu'il est totalement vain de lutter...
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Dominique Cliquet, archéologue