Un fonctionnaire sur quatre devrait cesser son activité d’ici dix ans en Normandie, soit un total de 66.500 sur 270.300. Ces chiffres substantiels avancés par l’Insee (*) montrent une tendance partagée dans les autres régions.
Une moyenne de 6 600 départs par an
Ils ne manqueront pas d’alimenter le débat sur la réduction du nombre des fonctionnaires que la droite a initié au début de cette campagne pour l’élection présidentielle. En Normandie, le nombre des départs passerait de 5.000 en 2017 à 8.000 en 2026, soit 6.600 en moyenne annuelle. La courbe montre une stabilité au début de l’observation, due au report de l’âge de départ à la retraite avant de s’infléchir à la hausse les années suivantes.La fonction publique territoriale plus touchée
Ces départs se répartiront de manière inégale selon les fonctions publiques. Ils seront plus massifs dans la Fonction publique territoriale (FTP, 28%) que dans les fonctions publiques d’Etat et hospitalière (FPE et FPH, 23% dans les deux cas). La première emploie le plus fort taux d’agents âgés de plus de 55 ans (19%) contre 15% pour la FPE et 14% pour la FPH et une moyenne de 16%. Dans le détail, ce sont les militaires (8%), les policiers (8 %) et les pompiers (9%) qui comptent le moins grand nombre de seniors à l’opposé des finances (28%), des affaires sociales (27%) de l’environnement (25%) et des départements (23%). Par catégories professionnelles, ce sont les agents de maitrise territoriaux qui comptent le plus fort taux d’agents âgés de plus de 55 ans (27%) ainsi que les adjoints administratifs et techniques (26%).Disparités selon les villes
Géographiquement, la diversité est aussi la règle. Le taux de départ serait le plus élevé dans l’arrondissement de Cherbourg (27%) en particulier dans la FPE (41%) où les seniors sont nombreux dans l’Education nationale et le port militaire. Viennent ensuite les arrondissements de Caen, Alençon et Coutances. A l’inverse ceux d’Evreux, Saint-Lô et Bernay seraient les moins concernés et ceux du Havre et de Rouen évolueraient dans la moyenne.Cette étude a été réalisée en partenariat avec le Secrétariat général pour les affaires régionales (Sgar) de Normandie. Le but est de parvenir à « une connaissance fine » des emplois publics pour anticiper les besoins en compétence à l’heure du « Papy boom » et du « big-bang » territorial. Une première étape de cette réflexion a conduit à la publication en juin d’un premier volet consacré aux « 270.300 agents publics en Normandie ».
(*) Insee analyses Normandie numéro 17, novembre 2016.