Le secteur de l'aide d'urgence au niveau national est en crise. Quid de la situation au niveau local?
Accueil d'urgence : alerte avant l'hiver
Comme au niveau national les associations locales qui travaillent dans l'aide d'urgence sont préoccupées par les coupes budgétaires décidées par l'état.
La politique menée par le gouvernement vise a améliorer l'hébergement durable au détriment de l'hébergement d'urgence très couteux. Pourtant sur place les associations en charge de l'aide aux personnes nécessiteuses crient au désengagement financier de l'état et les collectivités locales craignent d'avoir une fois de plus à sortir le portefeuille.
Rappel des faits : Mi-mai, décision du ministère du logement de réduire le budget alloué à l’hébergement d’urgence par rapport à 2010. Les crédits dévolus au Samu social ont été ramenés de 110 millions d'euros en 2010 à 90 millions cette année.
Fin juin à l’appel des personnels du numéro d'urgence 115 et des équipes mobiles des associations qui vont à la rencontre des SDF une grève a été lancée, grève nationale répétée ce mardi 2 août. Mi-juillet le président et fondateur du Samu social Xavier Emmanuelli démissionnait expliquant que la situation n’était plus gérable.
Sur le plan local les associations en charge de l’hébergement d’urgence et de l’accueil de jour s’inquiètent de ces coupes budgétaires et tirent aussi la sonnette d’alarme. Déjà certains lieux d’accueil doivent fermer faute d’argent. A Alençon le CHRS (Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale)
Le Samu Social de Caen qui gère le 115 à quant à lui une seule certitude en l'état actuel des choses, celle de ne pas avoir l'argent pour boucler la campagne d'hiver. La question se pose donc de savoir comment on va répondre aux appels sans avoir le budget pour offrir des nuités dans les hôtels.
Côté collectivités locales le ton monte également car personne ne veut mettre la main à la poche pour compenser les coupes budgétaires gouvernementales. « L’état fait moins, donc vers qui on se retourne ? la collectivité de base » assène Philippe Duron le maire PS de Caen qui trouve « préoccupant » ce retrait de l’état qui faillit ainsi à « sa mission d’aide aux personnes en difficultés »