Les photos du calvaire de Camille ont été montrées ce matin à la cour.
Meurtre de Camille: les enjeux du procès
Lundi s'ouvre devant la Cour d'Assises de Seine Maritime le procès de la mort d'une lycéenne en 2009 à Rouen. Dans le box des accusés, une jeune fille de 20 ans poursuivie pour assassinat . La victime était son amie de lycée, une rivalité amoureuse serait lacause du drame.
Depuis lundi a lieu devant les assises de Seine-Maritime le procès de Constance, jugée pour assassinat, et Charles, jugé pour complicité d'assassinat. Une lycéenne de 18 ans, Camille avait été tuée dans un déchainement de violence en janvier 2009 à Rouen.
Les accusés, Charles et Constance
Mardi 13 décembre
Après l'étude des personnalités lundi, aujourd'hui la cour examine les faits. Ce matin, l'un des enquêteurs était à la barre. Il a décrit le corps de Camille retrouvée morte le 8 janvier 2009. Les scellés ont été montrés. Les couteaux Laguiole et le marteau de bijoutier qui ont servi à tuer Camille.
Les parents de Camille ont quitté la salle.
Les parents de Camille, son frère accompagnés d'une psychologue
Les photos du corps supplicié de la victime ont été projetées devant les jurés. En pleurs, une dizaine de personnes sont parties. Des clichés difficilement soutenables. Les deux accusés sont restés têtes baissées dans le box. Constance a échappé des larmes.
D'après l'enquête, une dispute a éclaté à midi dans la cuisine de Constance, une gifle serait partie. Puis le calvaire de Camille aurait eu lieu dans le couloir.
Cet après-midi, l'expert légiste sera appelé à témoigner.
Lundi 12 décembre
Constance a reconnu lundi matin le meurtre mais a réfuté la préméditation.
La rivalité amoureuse au coeur des faits
Ce serait parce qu'elle ne supportait que Camille sorte avec le garçon dont elle était amoureuse, que Constance l'aurait tuée de 200 coups de couteau et marteau.
Ce matin, interrogé sur ses sentiments envers ledit garçon Benoit, Constance a affirmé qu'elle se" voyait finir avec lui" qu'il soit "le père de ses enfants".
Charles nie la complicité mais regrette
"Je suis vraiment désolé de ma passivité, de mon inaction, de ne pas avoir eu le courage de dire non", a déclaré cet après-midi Charles, 23 ans devant la Cour d'Assises de Seine-Maritime.
La cour s'est intéressée aujourd'hui à sa personnalité et à ses relations avec Constance, la principale accusée. L'un et l'autre parlent d'une relation "fraternelle" et "fusionnelle".
C'est comme "une petite soeur" a affirmé Charles, un jeune grand et frêle, dont le corps se perd dans un pull ample et blanc.
Ce matin Constance a parlé de son complice présumé en ces termes "Charles c'est un frère, il me ressemble".
Les reportages (Sylvie Callier- Stéphane L'Hôte):
<< La première journée d'audience
<< Le rappel des faits
Le rappel des faits
Les deux jeunes filles sont à l'époque en Terminale dans un lycée privé près de la gare de Rouen. Deux amies. Le 8 janvier 2009, Constance invite Camille à venir déjeuner chez elle. L'invitation dans la maison cossue du quartier Saint Gervais tourne à la tragédie.
Le lycée où les 2 jeunes filles préparaient le bac
Ce que l'on sait du huis-clos entre les 2 jeunes filles, c'est qu'une dispute éclate au sujet d'une rivalité amoureuse pour un garçon. Les coups succcèdent aux mots. Camille mourra de 200 coups de couteau et de marteau.
Les questions posées
Le procès d'assises qui durera jusqu'à jeudi devra établir plusieurs points. Un jeune homme de 23 ans comparait avec Constance pour complicité d'assassinat et non assistance à personne en danger. C'était son confident. Il est venu dans la maison du drame le 8 janvier à la demande de son amie. Quelle a été son attitude, pourquoi n'a
t-il pas alerté les secours ?
Les experts devront déterminer l'état de l'accusée au moment des faits. Son discernement a t-il été altéré ou aboli par une maladie mentale ?
Le quartier Saint-Gervais à Rouen
La jeune victime, Camille décrite comme calme, amoureuse de la nature et passionnée d'équitation n'avait pas 20 ans.
Le procès établira aussi la chronologie de cette tension qui a grandi déraisonnablement. Pourquoi une rivalité amoureuse d'adolescentes a abouti à une mise à mort ?