Selon l'AFP, les syndicats d'Honeywell et le maire de Condé-sur-Noireau en auraient une nouvelle preuve.
C'est ce qu'ils ont indiqué ce mardi alors que le groupe américain continue de démentir toute éventualité d'une délocalisation de l'usine de Condé (dont la fermeture a été annoncée pour juin 2013) vers la Roumanie.
Dans un document trouvé par les syndicats sur l'intranet du groupe américain intitulé "projet Condé", et dont l'AFP a eu une copie, Honeywell parle de "transférer la production dans les pays émergents" et de "réduire la présence en Europe de l'Ouest en conjonction avec le projet d'usine en Roumanie".
L'usine de plaquettes de freins emploie 325 salariés. La direction a annoncé en octobre sa fermeture et confirmé l'ouverture d'un autre site en Roumanie mais en niant toute délocalisation.
"C'est un très bon document qui en corrobore d'autres. C'est une délocalisation masquée préparée quasiment un an avant d'être annoncée (en octobre 2011, ndlr)", a indiqué à le maire UMP de Condé-sur-Noireau Pascal Allizard qui est également vice-président du conseil général.
L'élu avait accusé en novembre la direction d'avoir volontairement imposé les mauvais choix technologiques au site afin de le fermer, en s'appuyant sur un document de 14 pages qui lui avait été transmis anonymement.
Les syndicats s'apprêtent à saisir la justice pour défaut de loyauté de la direction, selon le délégué FO du site Olivier Gaugain. Mais leur avocate Béatrice Bursztein a refusé d'en dire plus dans l'immédiat.
Interrogé par l'AFP, François Serizay, directeur des relations sociales du site, a à nouveau démenti toute délocalisation : "dans beaucoup d'endroits de ce document, la formulation est soit inexacte soit elle peut induire en erreur".
"Les produits de Condé sont en fin de vie. Seul un pourcentage extrêmement faible des produits actuellement fabriqués à Condé le seront encore au moment de la fermeture en juin 2013 et seront amenés alors, pour encore quelques mois, à être répartis sur les autres sites" en juin 2013, a-t-il ajouté.
Ces produits iront "essentiellement sur un site en Allemagne et à Barcelone et si ces deux sites ne sont pas suffisants, éventuellement ils iront sur un troisième", a ajouté le directeur.
Et si le document parle de "transfert dans les pays émergents", c'est que "ceux qui l'ont écrit ont sans doute une vision un petit peu globale et réductrice de ce qui se passe à 6.000 km de chez eux", a argumenté M. Serizay.
"Dans une entreprise comme la nôtre il y a beaucoup de documents de travail. C'est pas parce que vous avez un document de travail que ça devient parole d'évangile pour l'entreprise", a insisté M. Serizay.