Le tribunal administratif de Caen confirme l'obligation de décrocher le portrait
L'affaire fut portée sur la place publique par la LICRA (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme). Une photo du maréchal Pétain figurait dans une série de portraits des chefs d’Etat français exposée dans la mairie de Gonneville-sur-Mer.
Le 21 janvier 2010, le préfet avait demandé au maire de la commune de procéder au retrait de ce portrait. Ce dernier avait refusé. Le préfet avait donc saisi le tribunal administratif de Caen. Ce dernier vient de confirmer aujourd’hui l’obligation de décrocher cette photo, dans un délai de 24 heures à compter de la notification de son jugement.
Le tribunal juge que « le motif de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes exprimant des opinions politiques, religieuses ou philosophiques ». De plus, il estime que la décision de refus de décrocher le portrait émane du conseil municipal et que ce conseil n’a pas été réuni selon les modalités prévues par le code général des collectivités territoriales.
Au mois de janvier, les historiens avaient tenu à rappeler le rôle du maréchal Pétain durant la Seconce guerre mondiale. Ainsi Jean Quellien, professeur à l'université de Caen et spécialiste de la Seconde guerre mondiale, déclarait: "Pétain n'a rien à faire dans une galerie de portraits de présidents de la République dans une mairie. C'est lui qui a supprimé la République pour mettre en place un Etat dictatorial et raciste ".
Philippe Pétain a été jugé à la Libération pour intelligence avec l'ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice. Le 15 août 1945, il a été frappé d'indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort. Une peine commuée en travaux forcés à perpétuité. Il est mort en 1951, pendant sa détention à l'île d'Yeu.