Le conseil municipal adopte le boycott, une mesure de rétorsion visant à protester contre les travaux de la ligne THT.
La résolution proposée par le maire a été adoptée à l'unanimité ce vendredi soir. Aucun membre du conseil municipal ne tiendra le bureau de vote ces deux dimanches d'élections législatives. Les élus entendent ainsi dénoncer le "passage en force" de la ligne THT sur le territoire communal.
Le maire du Chefresne a pris un arrêté le 29 février 2008 interdisant la construction de cette ligne à Très Haute Tension à moins de 500 mètres des habitations et des bâtiments agricoles, ce qui n'a pas empêché RTE de lancer le chantier. "Il y a pas mal de décisions de justice en suspens. Il y a cinq procédures en cours au Conseil d'Etat, s'indigne Jean-Claude Bossard. On attend indéfiniement. Pendant ce temps-là, les travaux ont lieu".
La décision du conseil municipal est aussi liée à l'interpellation musclée du maire le 6 juin (Les images de l'intervention de la gendarmerie ici ) précédant sa mise en garde-à-vue. Jean-Claude Bossard se trouvait parmi un groupe de manifestants venus s'opposer à l'avancée du chantier. "Nous osons espérer que le "changement" permettra que ce projet THT se réalise enfin dans le respect des lois et de la justice" explique le maire du Chefresne. Pour l'instant, il est servi !
Le reportage de Stéphanie Vinot et Joël Hamard
Au Chefresne, le conseil municipal boycotte les... par france3bassenormandie_845
Les élections auront lieu
Dans le village, la décision du conseil municipal est diversement appréciée. Certains soutiennent leur maire. D'autres sont plus circonspects. "C'est perdu, ça va trop loin" dit un habitant. "Pourquoi s'obstiner ?"
La préfecture rappelle dans un communiqué que les électeurs seront quoiqu'il en soit "à même d'exercer leur droit de vote le dimanche 10 juin 2012". Le maire est en effet chargé, "sous l'autorité du représentant de l'Etat" d'organiser les élections. Dans le cas où les élus refuseraient de se plier à cette obligation, le préfet a le pouvoir de prononcer une réquisition, ou de demander à des fonctionnaires de tenir les bureaux de vote. Le communiqué rappelle enfin que le maire réfractaire s'expose aux sanctions prévues par le code des collectivités territoriales.