Des blessés, des dégats, des habitants divisés : le week-end anti THT laisse deux villages sous tension.
Le rassemblement du week-end laissera des traces. Au Chefresne, l'épicentre de la contestation anti-THT, le maire et son conseil municipal ont démissionné. La commune est déboussolée. Une partie de la population semble en avoir assez de l'agitation et des caméras. L'équipe de France 3 n'était pas la bienvenue pour tout le monde ce lundi.
A Montabot, où les manifestants avaient installé leur camp, les affrontements ont marqué les esprits. "J'étais dans le groupe qui marchait près de la route de Percy. Les gens chantaient des chants anti-THT et anti-nucléaire, témoigne un agriculteur. On s'est fait arroser de lacrymogène, sans sommation. On a vu une ambulance. C'est là qu'on a compris qu'il y avait du grabuge plus haut".
Dans le champ "de bataille", le propriétaire racon te que les manifestants sont montés à travers sa parcelle à la rencontre des forces de l'ordre. "Je ne suis pas allé voir, dit-il. Avec le brouillard, on ne voyait rien. Y'avait juste le son, mais c'était tendu". Il précise avoir aussi entendu au moins deux "détonations".
Les projectiles, les boulons, les cailloux, les grenades des forces de l'odre ont été ramassés. "Mais l'herbe est couchée. Et il en reste sans doute. Et si je mets mes engins de récolte la dedans, c'est pas terrible".
Les afrontements ont été violents. Le bilan officiel fait état de deux blessés chez les manifestants, et deux blessés chez les gendarmes. Mais un médecin bénévole venu passer le week-end aux côtés des manifestants témoigne, sous le sceau de l'anonymat. Encore sous le choc, il raconte : "J'ai vu de nombreux blessés par des éléments de plastique chaud qui ont engendré des blessures graves, des hématomes importants avec des douleurs difficiles à gérer, dit-il. J'ai vu passer 25 blessés à la tente. Certains ont été soignés dehors. D'autres sont allés se faire soigner eux-même dans les hopitaux, et j'ai vu deux blessés graves. Et on a eu du mal à faire venir l'ambulance !"
Mais il n'est pas possible de recueillir le témoignage des manifestants qui ont éloigné les journalistes tout au long du week-end : l'équipe de France 3 a encore été prise à partie ce lundi aux abords du camp.
reportage R.Mauger et S. Vinot
Les séquelles d'un dimanche de violence par france3bassenormandie_845