Ce sont les mots du nouveau préfet de l'Orne chargé d'une "mission d'expertise complète" sur cette affaire.
Jean-Christophe Moraud est à peine arrivé à Alençon (il a pris ses fonctions ce lundi 3 septembre) qu'il est déjà confronté à un dossier ultra-sensible : l'implantation en cours du centre d'enfouissement de déchets industriels et automobiles GDE aux portes des plus beaux haras de France.
Le 20 août dernier, Delphine Batho, ministre de l'écologie, annonçait aux élus qu'elle avait décidé de confier une "mission d'expertise complète" au nouveau préfet de l'Orne, Jean-Christophe Moraud, dès son installation.
Ce dernier a donc naturellement été interrogé sur la question hier, lors de son tout premier point presse.
Pour le représentant de l'Etat, qui est en train de caler sa lettre de mission avec le minsitère, la chose est délicate et demande du doigté : "c'est un dossier à cheval sur 2 mandatures, 2 gouvernements, 2 ministres" a-t-il expliqué.
Le fait est, surtout, que des autorisations ont été délivrées à Guy Dauphin Environnement et que le chantier du futur centre d'enfouissement est déjà bien avancé.
Une situation délicate qui impose au nouveau préfet de "faire le point juridique, technique et social" sur un "dossier qui traîne depuis pas mal de temps et met en émoi". Sûr que c'est "un sujet polémique".
Mais pour Jean-Christophe Moraud, "la messe n'est peut-être pas totalement dite. On a dans le sud-est de la France, l'exemple d'un site de stockage qui a été construit et qui n'a jamais pu être utilisé".
Jean-Christophe Moraud a déjà eu à travailler dans le passé sur des dossiers sensibles, notamment sur la centrale Superphénix et sur les déchets ultimes nucléaires.
A Nonant-le-Pin, berceau de l'élévage de chevaux de course, personne ne peut s'accomoder de la situation.
Avec ce centre de stockage, c'est un cycle industriel de trente ans minimum qui s'engage. Pour le nouveau préfet, les réponses à apporter aux différents protagonistes, les éleveurs comme l'entreprise GDE, ne peuvent être "sèchement juridiques". Mais l'activité industrielle génère des déchets qu'il faut bien traiter ensuite.
Jean-Christophe Moraud va recevoir tous les protagonistes du dossier. Certains rendez-vous sont déjà calés.
Il a par ailleurs précisé qu'il ne mènera pas cette "mission d'expertise complète" seul, mais compte s'entourer de "toutes les connaissances les plus complètes qui soient" pour tenter d'évaluer au plus près toutes les conséquences possibles de cette implantation.
Notre reportage :
GDE, mission d'expertise complète dans l'Orne par france3bassenormandie_845