Les administrateurs judiciaires de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne n'ont pas reçu d'offre ferme de reprise.
Le délai de dépôt des dossiers expirait vendredi soir, mais des négociations se poursuivent, a indiqué la direction du site.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, l'intersyndicale de la raffinerie avait annoncé avoir recensé "au moins" quatre dossiers "sérieux" de reprise.
Cependant, selon la direction, "les marques d'intérêt reçues à ce jour et demeurant
actives n'ont pas permis d'aboutir à une offre ferme en l'état".
Elle a précisé que l'offre du groupe Klesch datant de mars et qui prévoit le maintien
de 410 emplois sur 550 restait toujours "valable" et que les discussions, "y compris
avec la nouvelle équipe gouvernementale", se poursuivaient pour permettre son aboutissement.
La direction a ajouté que deux autres "pistes", pour lesquelles les candidats
ont requis "la confidentialité", continuaient d'être "explorées".
Selon elle, les administrateurs judiciaires pourraient "fixer un nouveau calendrier
de dépôt formel des offres en fonction de l'évolution du dossier". Elle a ajouté
que des réunions "importantes" devaient se tenir "dans les prochains jours" avec
pour objectif de "faire aboutir des projets courant juin".
La direction a rappelé que le tribunal de commerce de Rouen doit statuer le 24
juillet sur l'issue de la période d'observation de six mois ordonnée fin janvier.
Il pourra soit "retenir un projet de cession", soit "prononcer l'arrêt de l'activité",
soit encore "proroger" cette période.
Par ailleurs, elle a annoncé que les unités de la raffinerie seront "techniquement"
en mesure de fonctionner à nouveau le 7 juin pour honorer un contrat ponctuel conclu
avec Shell.
"La date effective du redémarrage reste en revanche à fixer, étant dépendante de discussions préalables avec Shell mais également de sa compatibilité avec le calendrier de projets de reprise", a-t-elle précisé.
De son côté, l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC de la raffinerie a dit avoir recensé "au moins" quatre dossiers "sérieux" de reprise de l'entreprise. "Une trentaine
d'entreprises intéressées ont ouvert la porte et parmi elles au moins quatre ont
un dossier sérieux", a assuré son porte parole, Yvon Scornet, sans citer de noms.
Selon cette source, les administrateurs judiciaires doivent faire le point la semaine prochaine avec la direction et l'intersyndicale sur ces offres et sur la situation de l'entreprise. Yvon Scornet a rappelé que l'intersyndicale voulait comme repreneur "un industriel sérieux" et pas "un financier qui viendrait pour toucher des aides de l'Etat et qui repartirait quelques mois plus tard".
La raffinerie Petroplus de Petit-Couronne est à l'arrêt depuis début janvier faute d'approvisionnement en brut, à la suite de la faillite de sa maison mère suisse.