Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur, a été interpellé ce matin
Dans l'enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi, deux proches du président de la république ont été placés en garde à vue. L'un d'eux, Nicolas Bazire, est l'ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur. Selon plusieurs témoins, il aurait joué un rôle important dans le financement de sa campagne pour les présidentielles de 1995.
La justice française enquête sur un circuit de corruption présumé lié à une vente de sous-marin au Pakistan. Des commissions, à l'époque légales, auraient été versées à des décideurs locaux. Mais un système de "rétrocomission" aurait permis de faire revenir illégalement en France une partie de ces versements. L'enquête vise actuellement à vérifier si cet argent n'a pas servi à financer la campagne de l'ancien premier ministre.
La justice tente également de déterminer si un lien existe entre ce circuit de corruption et un attentat commis à Karachi en 2002. Onze français, employé de la DCN de Cherbourg et travaillant à la fabrication de sous-marins, ont péri dans l'explosion. L'arret du versement de commissions aurait provoqué des représailles.
Nicolas Bazire a été interpellé ce mercredi matin à Paris. Il doit être entendu par la Division nationale des investigations financières. Il est l'un des dirigeants du groupe de luxe LVMH et un ami intime de Nicolas Sarkozy. Il fut témoin à son mariage en 2008.
Un autre proche du président de la république est en garde à vue depuis lundi: Thierry Gaubert, son ex-conseiller. Ce dernier doit être présenté ce mercredi au juge d'instruction en charge de l'enquête. La justice s'intéresse aux liens qu'il pourrait entretenir avec l'homme d'affaire franco-libanais Ziad Takieddine. Celui-ci a été mis en examen le 14 septembre dernier pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" dans le cadre de deux contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite.
Source: AFP