Le Sénat se prononce, ce mercredi 28 février, sur l'inscription du droit à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Focus sur les chiffres de l'avortement en Normandie, une des régions où l'on a le moins recours à l'IVG en France.
Le Sénat doit se prononcer, ce mercredi 28 février, sur l'inscription du droit à l'interruption volontaire de grossesses (IVG) dans la Constitution française. Depuis la loi Simone Veil du toute femme, majeure ou mineure, peut choisir en France d’avorter jusqu'à 14 semaines de grossesse. Le délai est de sept semaines pour l'IVG médicamenteuse.
Le texte soumis au vote des sénateurs ce mercredi prévoit d'inscrire dans la Constitution une "liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse". Le débat se focalise sur la mention d'une "garantie", certains sénateurs de l'aile droite, comme Philippe Bas (LR), élu dans la Manche, redoutant que ce terme n'instaure un "droit sans limite" à l'interruption volontaire de grossesse.
8 910 avortements en un an
En France, il y a eu 233 957 interruptions volontaires de grossesse en 2022, dernière année pour laquelle les données sont disponibles. 8 910 de ces IVG ont été pratiquées en Normandie, informe la DREES, le service des statistiques de l'administration française. La Normandie concentre ainsi seulement 3,8% des avortements, alors qu'elle rassemble environ 5% de la population française. Cela en fait un des territoires français où le recours à l'IVG est le plus rare.
En région normande, pour 100 grossesses menées à leur terme, 24 IVG sont pratiquées. Le rapport est de 30 interruptions pour 100 naissances à l'échelle de toute la France. Cela fait de la Normandie la troisième région où il y a le moins d'avortements, en proportion de la population.
Faible recours en territoire rural
Ce sont les territoires ruraux dans lesquels l'avortement est le moins pratiqué. Avec respectivement 14 et 14,9 avortements pour 1 000 femmes en âge de procréer, la Seine-Maritime et l'Eure se placent juste en dessous de la moyenne nationale (à 15,5 pour 1 000). L'Orne (11,9) et la Manche (9,9), plus ruraux, affichent en revanche des taux de recours parmi les plus faibles du pays, tirant vers le bas la moyenne normande.
En Normandie, en 2022, 69% des IVG ont été réalisées en centre hospitalier et 31% en dehors, en cabinet libéral ou en centre. Parmi les IVG pratiquées à l'hôpital, 25% ont été faites par méthode instrumentale et 74% par méthode médicamenteuse.