Accidents en série sur l'A84 : peut-on passer la frontière entre la Bretagne et la Normandie sans danger ?

L'autoroute reliant la Bretagne à la Normandie a été le théâtre de trois importants accidents, dont deux dans le secteur de Saint-James, la semaine dernière.

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Trois jours, trois accidents. Le 5 septembre, on a recensé près de quatre heures de ralentissement à hauteur de Maisoncelles-Pelvey, dans le Calvados, après la collision d'un poids lourd et d'une voiture. Le 6 septembre, à hauteur de Saint-James, un autre poids lourd a percuté un véhicule de la DIR (Direction interdépartementales des routes) nord-ouest avant de se coucher sur la glissière centrale de sécurité. Le lendemain, toujours dans le même secteur, un accident a impliqué quatre véhicules et entraîné la fermeture d'un tronçon de 15 kilomètres entre Poilley et Saint-James. 

Cette série, et plus particulièrement dans le secteur limitrophe avec la Bretagne, est-elle révélatrice d'un risque particulier pour les usagers ? "C'est un malencontreux concours de circonstances", balaye la DIR nord-ouest. Le contexte, la semaine de rentrée, et la météo, particulièrement arrosée ces derniers jours, sont invoqués pour expliquer ces accidents répétés. Contactés, les maires des communes avoisinantes ne semblent pas spécialement préoccupés. "Il y a beaucoup moins d'accidents que dans le secteur de Pont-Farcy", estime Jean-Michel Viel, à Poilley, "On espère que ça continue comme ça, croisons les doigts."

Téléphone portable et ordinateur de bord

À la DIR nord-ouest, on indique qu'aucune zone accidentogène n'a été révélée par les statistiques sur l'autoroute A84. "On connaît très bien notre réseau parce que, tout d’abord, on circule en permanence dessus. En plus, il est audité par des sociétés extérieures, notamment en ce qui concerne la sécurité. Par exemple, on sait très bien que la RN10 est une route accidentogène", indique notre interlocuteur, "Par contre, l’A84, on est sur une 2x2 voies, il n’y a pas de sinuosité particulière, il n’y a rien physiquement qui permet de déterminer que cette route est plus accidentogène qu’une autre."  L'autoroute reliant la Bretagne à la Normandie aurait sur les trois dernières années un taux d'accidents inférieur à la moyenne nationale (sur autoroute).

Selon le gestionnaire de l'A84, ce n'est pas l'état de la chaussée ou les aménagements routiers qui sont à blâmer. "Aujourd’hui, l’attitude des conducteurs est de plus en plus une source accidentogène par elle-même. Le fait de consulter son téléphone portable ou son ordinateur de bord en roulant est un facteur accidentogène", affirme la DIR nord-ouest. "Il n’y a pas que la route, il y a aussi la conduite des automobilistes. Pour l’accident qui a concerné un de nos véhicules (NDLR : le vendredi 7 septembre), le chauffeur était en train de consulter son téléphone portable."

Attention travaux !

Rester maître de son véhicule et de ses nerfs, c'est l'appel lancé par la DIR nord ouest en cette période de rentrée et de chantiers. Depuis la semaine dernière, des travaux de réhabilitation de structures de chaussée ont débuté sur une dizaine de kilomètres dans le Calvados entre Saint-Martin des Besaces et Coulvain. Le chantier va se dérouler en plusieurs phases, de jour comme de nuit, avec des aménagements de circulation, jusqu'à la mi-novembre.

Et le gestionnaire des routes s'attend à quelques coups de sang. "Vous avez des usagers qui, parce qu’il y a un accident ou parce qu’il y a un ralentissement, nous appellent pour nous agonir d’injures. Et donc sont très énervés. Et quelqu’un qui est très énervé au volant est quelqu’un qui comment des imprudences", prévient notre interlocuteur de la DIR nord ouest.

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