Une petite centaine de personnes ont répondu ce dimanche à Avranches à l'appel du collectif "Non au pass sanitaire sud Manche", un collectif qui privilégie des rassemblements propices, selon lui, aux échanges et à l'entraide plutôt qu'aux manifestations.
C'est un rendez-vous dominical qui s'est institué depuis déjà quelques semaines. Si dans toute la France, les opposants au pass sanitaire défilent dans les rues chaque samedi avec moult pancartes et slogans, à Avranches, le rendez-vous est fixé le dimanche, sur le parvis de la mairie. Au programme, pas de déambulation dans le centre-ville mais un rassemblement statique et des prises de paroles au gré des envies de chaque participant. David Vallée, l'un des douze porte-paroles du collectif "Non au pass sanitaire sud-Manche" parle d' "assemblée citoyenne", où chacun est invité à exprimer son point de vue.
L'ambiance y est bien plus posée que lors de certaines manifestations ou actions menées par des opposants au pass sanitaire. Marie-Caroline, jeune grand-mère, est venue ce dimanche avec ses petits-enfants. "Je trouve que c'est important de pouvoir débattre, que chacun puisse donner son opinion, ses arguments, et qu'il n'y ait pas qu'un seul discours qui a la faveur des grands médias, qu'on ne soit pas stigmatisé, traité d'antivax alors qu'il y a des nuances. Il s'agit de débattre plutôt que de combattre."
Envie de débat mais un même discours
Mais pour qu'il y ait débat, il faut qu'il y ait des points de vue différents. Or, parmi la petite centaine de personnes réunies ce dimanche sur le parvis de la mairie d'Avranches, un même discours revient inlassablement : la dénonciation d'une "doxa" et "la défense de la liberté vaccinale" car "le vaccin contre la covid-19 est un traitement expérimental". Arnaud Guillat, la cinquantaine, n'avait jamais manifesté de toute sa vie avant le 14 juillet dernier. Il se présente aujourd'hui comme un porte-parole local de la plateforme Réinfocovid, lancée par par le médecin réanimateur Louis Fouché, une des personnalités les plus citées avec le professeur Didier Raoult dans l'assistance. "Il est possible d'avoir d'autres solutions à travers le débat", estime-t-il, "Il ne s'agit pas de se dire pro-vax ou anti-vax. Ça, c'est une technique pour séparer les gens."
"Je viens ici pour savoir quels sont mes droits"
Arnaud Guillat est venu pour échanger mais aussi pour trouver des conseils. "On a beaucoup de personnes qui viennent vers nous, des soignants, des parents en détresse, qui cherchent des solutions." Tout comme Patricia, présente ce dimanche à Avranches. Aide à domicile en milieu rural, elle sera très bientôt soumise à l'obligation vacinale pour exercer son métier. "J'adore mon travail, j'adore mes clients et c'est très difficile de prendre une décision parce que je ne veux pas me faire injecter ce produit qui n'est pas un vaccin. Il y a beacoup d'effets secondaires et il est hors de question que je prenne ce risque", affirme-t-elle, "je viens ici justement pour savoir ce que je dois faire, quels sont mes droits, quelles lettres adresser à mes patrons."
Finalement, le collectif "Non au pass sanitaire sud-Manche" propose d'avantage une plateforme d'entraide pour les opposants au pass sanitaire. "Nous sommes en train de faire un référencement des activités sans pass pour les gens qui veulent continuer à avoir une vie culturelle et sociale", explique ainsi Arnaud Vallée. Samedi, à Granville, le collectif a proposé une douzaine d'ateliers : "un atelier artistique sur le chant et la santé avec un art-thérapeute mais aussi des groupes de discussion de soignants, sur l'enseignement à distance ou sur des conseils juridiques". Et de préciser :" On n'est pas juristes, on relaie juste des informations diffusées par des avocats comme des modèles de plainte ou de recours en ligne."
L'action du collectif pourrait toutefois évoluer. "Certains aimeraient qu'on fasse des marches. Mais c'est une autre démarche en termes d'organisationç ca demande plus de sécurité. L'idée, au départ, c'était de se rassembler entre soi pour développer un argumentaire et ensuite aller voir les gens qui ne sont pas convaincus." Les membres de "Non au pass sanitaire sud-Manche" estiment désormais que cet argumentaire est achevé et l'ont imprimé sur des tracts qu'ils pourraient distribuer lors de maifestations. "On pourrait faire ça la semaine prochaine", indique David Vallée.