Le conseil départemental de la Manche ne soutiendra pas l'édition du Festival Papillons de Nuit 2018. Marc Lefèvre, son Président, l'a fait savoir aux organisateur par un courrier daté du 26 février. Le montant de la subvention était de près de 35 000 euros l'an passé.
Le conseil départemental de la Manche se désengage de Papillons de nuit
Depuis 2007, le conseil départemental de la Manche était partenaire du Festival Papillons de nuit, qui se déroule à Saint-Laurent-de-Cuves. Le conseil prenait en charge notamment des prestations de communication, une aide qui atteignait l'an dernier environ 35 000 euros.Mais ce coup de pouce ne sera pas renouvelé cette année, comme l'a annoncé par courrier aux organisateurs le président du conseil départemental Marc Lefèvre. Dans cet écrit, ce dernier rappelle ses "interrogations suite à l'annonce de la programmation de Bertrand Cantat au festival".
Au nom des valeurs sociétales que je défends, je regrette de vous confirmer que le Conseil départemental ne vous apportera pas son soutien pour l'édition du festival 2018
Marc Lefèvre, Président du conseil départemental
Le courrier mentionne l'engagement du département dans des actions au nom de l'égalité femmes-hommes et "notamment des opérations de sensibilisation et d'éducation pour tenter d'arrêter le fléau des violences faites aux femmes" .
Après la pétition, une lettre ouverte. Chronologie d'une polémique :
Une pétition est lancée sur le web le 18 février 2018 pour réclamer l'annulation du concert de Bertrand Cantat aux Papillons de Nuit, à Saint-Laurent-des-Cuves. Le passé du chanteur et une récente plainte pour harcèlement suscitent l'hostilité d'une partie du public. La pétition recueille plus de 60 000 signatures :Le 23 février 2018, le Festival Papillons de nuit fait savoir qu'il maintient la programmation du concert de Bertrand Cantat en mai prochain. Le communiqué de presse rappelle "l'attachement du comité de programmation à la lutte contre les violences faites aux femmes", l'association met en avant "son attachement à la liberté de création et d'expression". Elle revendique "son droit de faire un choix exclusivement artistique".
Dans la lettre ouverte envoyée aux soutiens du Festival , "les arguments sont clairs : cessons de présenter Bertrand Cantat comme un artiste maudit". C’est ce "spleen" et cette légitimation qui choquent Chantal Tambour, la présidente du Comité droit des femmes de la Manche : "Il a le droit de vivre, de travailler. C’est autre chose que de le proposer sur une scène. Qu’il soit en pleine lumière, c’est indécent."