Un jeu de grattage sera lancé en septembre prochain pour financer la restauration et la conservation de sites patrimoniaux en péril. Sur la liste de 250 projets retenus, 12 chantiers ont été retenus en Normandie. Le château de Carneville, dans la Manche, est l'un d'entre eux.
En septembre 2017, le président de la République confiait à l'animateur de télévision Stéphane Bern la mission de recenser et sauvegarder le patrimoine français en péril. Deux mois plus tard, la ministre de la culture Françoise Nyssen annonçait une quinzaine de mesures pour assurer la restauration et la conservation de sites patrimoniaux.
Parmi elles, la création d'un "loto du patrimoine", un jeu de grattage qui devrait être lancé en septembre prochain ainsi qu'un tirage spécial du loto à l'occasion des journées du patrimoine. Les recettes, estimées par le gouvernement entre 15 et 20 millions d'euros, seront affectées à un fonds spécifique baptisé "Patrimoine en péril".
En avril dernier, le présentateur de "Secrets d'histoire" dévoilait une liste de 250 sites qui bénéficieraient de ce mode de financement original. Mais tous ne seront pas logés à la même enseigne. 18 chantiers ont été retenus comme "projets emblématiques" du loto du patrimoine. Leurs photos figureront sur les tickets de grattage et surtout, ils seront financés en priorité. Et parmi ces heureux gagnants figure un lauréat normand, le château de Carneville dans la Manche.
Vidéo à 360 degrés du château de Carneville par l'émission "Des racines et des ailes"
En 2013, la rédaction de France 3 Normandie s'intéressait à la vie de château dans son émission "Pomme à gratter". A cette occasion, nous avions consacré un reportage à Guillaume Garbe. Le jeune homme, alors âgé de tout juste 22 ans, était le le propriétaire du château de Carneville depuis un an, l'une des plus belles demeures du Val de Saire. Pour ce fils d'antiquaire, c'est un rêve d'enfant qui s'était réalisé.
Mais en 2015, le rêve a quelque peu tourné au cauchemard quand un champignon dévastateur a fait son apparition dans la bâtisse du XVIII. Un sacré caillou dans la chaussure du jeune châtelain qui a lancé un vaste chantier de réhabilitation du domaine.
En avril dernier, l'annonce de la sélection du château de Carneville parmi les 250 sites retenus avait constitué une très bonne nouvelle pour Guillaume Garbe. Ce dernier indiquait alors à nos confrères de Ouest-France qu'il lui manquait "490 000 euro sur les 920 000 euros de travaux nécessaires".
"On a les cartes pour pouvoir jouer"
Désormais sur la liste des "projets emblématiques" du loto du patrimoine, le jeune homme peut espérer mener à bien plus rapidement ce chantier primordial pour la conservation du château. "Avant, on avait que notre optimisme et notre confiance dans le projet pour faire croire aux autres qu'on allait s'en sortir, parce qu'il y a quand même 1 million de travaux, je n'ai aucune finance personnelle", nous a confié ce lundi Guillaume Garbe, "là, enfin, avec cette annonce, on a les crates en main pour pouvoir jouer, on n'a pas que de l'optimisme, on a les armes pour travailler".Reportage de Laïla Agorram et Sylvain Rouil
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