En déplacement dans le Cotentin, le chef de l'Etat annonce une mission d'information sur les Urgences. "Il faut que les gens sur le terrain puissent décider de ce qui est bon pour eux, car les solutions sont très différentes selon les bassins de vie" a indiqué Emmanuel Macron.
Pour son premier déplacement de terrain de son second quinquennat, ce mardi 31 mai 2022, le chef de l'Etat s'est rendu à Cherbourg. Un déplacement qui est consacré à l'accès aux soins d'urgence, l'une de ses priorités, face à une "crise systémique" du secteur de la santé, avec des hôpitaux engorgés et des déserts médicaux croissants.
Le chef de l'Etat a pris la direction du Cotentin dès la fin du sommet européen à Bruxelles dédié au soutien à l'Ukraine. Emmanuel Macron a rejoint le Centre hospitalier où l'attendait la nouvelle ministre de la Santé Brigitte Bourguignon.
Il est venu s'entretenir avec les acteurs de la santé (urgentistes, infirmiers,médecins généralistes, administration) "de l'accès aux soins urgents et non programmés", tant "aux urgences hospitalières qu'en médecine de ville", a précisé l'Elysée.
En visite à Cherbourg, Emmanuel Macron annonce une mission d'information sur les Urgences
Emmanuel Macron entend promouvoir le système de fonctionnement local où l'accès aux soins s'est organisé pour éviter les saturations. A Cherbourg, depuis le lundi 30 mai, à moins d'une urgence vitale seul un appel préalable au 15 peut permettre une admission aux Urgences entre 15 heures et 8 heures 30. Cette régulation par le Samu est en place depuis le 10 janvier dernier mais ne concernait que les urgences de nuit (de 19 h à 8 h 30).
Au cours de son déplacement cherbourgeois, Emmanuel Macron a dit vouloir lancer "à partir du mois de juillet, une conférence des parties prenantes pour agir". "Il y a des choses qu'il faut changer au niveau national. Il faut que les gens sur le terrain puissent décider de ce qui est bon pour eux, car les solutions sont très différentes selon les bassins de vie". La mission d'un mois doit permettre de réaliser une cartographie des soins.
Il y a urgence !
Cette mission sera confiée aux Dr François Braun, président du Samu Urgences de France, aidé par d'autres médecins généralistes. Thomas Deroche, le Directeur de l'Agence Régionale de Santé (ARS) Normandie, fait également partie du casting. Selon l'Elysée, cette mission "répond au temps de l'urgence et de l'action rapide face à la situation actuelle. Elle est transversale, ville et hôpital, avec les généralistes comme les spécialistes". Elle se concentre "sur la situation du quotidien, au travers du libre accès aux services d'urgences et à l'utilisation de la régulation médicale en cas de crise ; l'usage de la télémédecine, la complémentarité ville/hôpital en zones fragiles avec le SAS (service d'accès aux soins) et la régulation". Les conclusions de cette mission seront remises le 1er juillet 2022 au plus tard à Brigitte Bourguignon, la ministre de la Santé et de la Prévention. Cela permettra, selon l'Elysée, " d'expliquer où sont les manques territoire par territoire, pour pouvoir les chiffrer et illustrer les premières pistes".
Sur franceinfo ce mercredi 1er juin, François Braun s'est longuement exprimé sur son rôle et les objectifs de sa mission. Le patron des urgences de l'hôpital Mercy Metz-Thionville (57) espère "que ce n'est pas un énième rapport.
La maladie, on sait à peu près ce que c'est. Les traitements, on en connait la plupart, maintenant, il faut rédiger l'ordonnance.
François BraunPrésident Samu Urgences de France
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Tous les voyants sont au rouge dans les services d'urgence français, déjà fortement éprouvés depuis deux ans par la pandémie de Covid-19, en raison de la pénurie de soignants.
Fermetures de nuit, "délestages" sur d'autres hôpitaux, accès filtrés par les
Samu : au moins 120 services d'urgence ont été forcés de limiter leur activité ou
s'y préparent, a alerté le 20 mai l'association Samu-Urgences de France (SUdF).
Au total, quasiment 20% des quelque 620 établissements, publics et privés, hébergeant un ou plusieurs services d'urgences sont touchés.
Des conditions de travail et d'accès aux soins sur lesquelles cette nouvelle "mission flash" devra se pencher.