Depuis des mois, l'Eglise met une chapelle désaffectée à la disposition de demandeurs d'asile. Mais le diocèse n'a plus les moyens d'entretenir l'édifice : il vient d'être proposé à la vente. Les migrants devront avoir quitté les lieux le 15 mai. Mais pour aller où ?
L'association qui leur vient en aide s'est choisi un nom qui résume le destin réservé à ces hommes qui fuient la guerre, la faim, ou le desespoir : Itinérance. "Au moins, ils auront passé l'hiver à l'abri, tente de se consoler Jean Dussine qui préside Itinérance. Heureusement qu'on va vers les beaux jours". A la mi-mai, les migrants qui dorment actuellement dans cette chapelle devront avoir trouvé refuge ailleurs, dans un squatt, ou sous des abris précaires : "ça ressemblera plus à une petite jungle de Calais, dehors, sous des bâches..." se désole encore Jean Dussine.
Depuis cinq ans, le diocèse cherche à vendre le bâtiment à Itinérance. Mais l'association n'a pas les moyens de l'acheter. Et elle n'aurait de toutes façons pas le personnel nécessaire pour assurer le fonctionnement de ce lieu. L'économe diocésain insiste pour sa part sur le fait que les locaux sont inadaptés au logement des migrants : "l'accueil dans la chapelle n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux. Ce ne pouvait être qu'une solution provisoire. Et il appartient aussi aux pouvoirs publics de proposer d'autres solutions".
Le reportage d'Elise ferret et Claude Leloche :