Que faire des cinq vieux sous-marins qui mouillent dans le bassin Napoléon-III depuis si longtemps? DCNS se positionne pour les déconstruire. Derrière ce marché, peut-être l'émergence d'une nouvelle filière.
Les Cherbourgeois imaginent-ils qu'à l'intérieur de l'arsenal, dans le bassin Napoléon-III, flottent cinq vieux sous-marins? Et pourtant, de grands noms de la marine nationale, Le Terrible, le Tonnant, le Foudroyant, l'Inflexible ou encore l'Indomptable, rouillent dans les eaux dormantes du port militaire. Ces fleurons, des sous-marins nucléaire lanceurs d'engins, ont subi un premier démantèlement pour les décharger à la fois de leur combustible nucléaire et de leur réacteur, découpé puis entreposé sous surveillance, dans le secteur du Homet, sur une dalle conçue pour résister aux phénomènes sismiques. A l'issue du démantèlement, tous les matériaux et équipements nucléaires seront enlevés, l'installation entièrement découpée et conditionnée en fûts de déchets pour l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). Les premières phases de démantèlement ont coûté entre 10 et 15 millions d'euros par sous-marins.
Les coques à déconstruire
Reste les coques des sous-marins. Cinq coques, longues d’environ 120 mètres pour une masse de 7000 tonnes, visibles dans le bassin Napoléon-III de l'Arsenal de Cherbourg. Si elles ne présentent plus de risque radiologique puisqu'elles sont dépourvues de la tranche réacteur, le secret militaire lié à leur conception et leur fonctionnement impose qu'elles soient déconstruites en France. DCNS vient officiellement de demander la création d'une installation spéciale pour cette déconstruction. Cett edernière implique un traitement spécifique à cause de la présence d'amiante ou encore de métaux lourds comme le plomb. La DGA a passé un appel d'offres et avec sa demande, DCNS se positionne. Une enquête publique sera lancée le 30 novembre.
Une filière pour Cherbourg ?
DCNS a conçu et réalisé les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, pour l'industriel, la déconstruction de leurs coques à Cherbourg est une évidence. Chaque sous-marin à déconstruire mobiliserait une effectif de 70 personnes sur 18 mois. Une façon aussi de se positionner sur d'autres marchés, d'inaugurer une véritable filière de déconstruction . Car après les SNLE, il y aura les sous-marins nucléaires d’attaque du type Rubis puis les Barracuda, en construction actuellement à la pointe du Cotentin ...
L'avis d'enquête publique consulatble sur le site de la préfecture : http://www.manche.gouv.fr/content/download/24848/176324/file/avis%20enquete.pdf
Le résumé non technique-Chantier de déconstruction des ex-SNLE/ DCNS http://www.manche.gouv.fr/content/download/24846/176316/file/R%C3%A9sum%C3%A9%20non%20technique%20DCNS.pdf
Reportage E.Ferret et C.Leloche
Intervenants: Laurent Hébert CGt et Claude Le Heno FO
Premier démantèlé: Le Redoutable qui se visite à la Cité de la Mer
La France a construit six sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de première génération, la classe Redoutable.Le Redoutable, mis en service en 1967, inauguré par le Général De Gaulle à Cherbourg, a été désarmé en 1991.
Il a été le premier sous-marin nucléaire de la Marine nationale, avec lequel la France est entrée dans le club très fermé des pays disposant d'une dissuasion océanique.
Il est désormais visitable à la Cité de la Mer de Cherbourg et a été transformé en musée.