Du combustible nucléaire livré à l'EPR de Flamanville : Greenpeace dénonce "la politique du fait accompli"

La cargaison placée sous bonne escorte a été accueillie la nuit dernière par quelques militants anti-nucléaires qui protestent contre l'arrivée de ce combustible "dont EDF n'a pas l'usage". Le chantier est en effet loin d'être achevé. Le réacteur n'entrera pas en service avant fin 2022.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le camion en provenance l'usine Framatome de Romans-sur-Isère (Drôme) est entré dans l'enceinte de la centrale à minuit. Une poignée de manifestants avaient bravé le vent et la pluie pour accueillir ce premier convoi jugé très symbolique.  "Jusqu'ici, quand on parlait de l'EPR, il était surtout question de gros oeuvre, de travaux, relève Yannick Rousselet qui est chargé des questions nucléaires à Greenpeace. Aujourd'hui, en y faisant venir de l'uranium enrichi, on va avoir des règles de sûreté différentes, des déchets nucléaires, un démantèlement complexe. C'est un virage qu'on dénonce".

Ce premier convoi est entré à la centrale de Flamanville dans la nuit du 26 au 27 octobre 2020 ©France 3 Normandie
 

On n'est pas du tout certain que cet EPR pourra démarer un jour. Il y a des quantités de malfaçons énormes, les soupapes qui sont retournées en usine, les soudures qui ne sont pas terminées. EDF n'a aucun usage de cet uranium enrichi.

Yannick Rousselet, Greenpeace

 

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait annoncé officiellement il y a deux semaines avoir donné son feu vert à l'opération, précisant que le combustible sera "entreposé dans la piscine du bâtiment prévu à cette fin". "Cette autorisation est l'une des étapes préalables à la mise en service du réacteur EPR de Flamanville. La mise en service de l'installation, c'est-à-dire le chargement du combustible dans la cuve du réacteur, reste soumise à l'autorisation de l'ASN. Elle fera également l'objet d'une consultation préalable du public", avait indiqué le gendarme du nucléaire.
"Le combustible a été fabriqué en 2009. Il devait arriver ici pour un démarrage en 2011, souligne Yanick Rousselet. EDF n'a aucun usage de cet uranium enrichi". Interrogée lundi par l'AFP, la direction d'EDF à Flamanville a indiqué qu'elle ne communiquerait pas sur le sujet. La compagnie prévoit toujours un démarrage de l'EPR "fin 2022", mais au mois de juillet, un rapport assasin de la Cour des comptes évoquait plutôt une mise en service à la "mi-2023".
 

Une mise en service de l'EPR en 2022, ou en 2023...

Les magistrats pointaient des "dérives de coûts et de délais considérables" sur le chantier du réacteur. Le rapport table sur 6,7 milliards de "coûts complémentaires".  Lancé en 2006, et devant initialement entrer en service en 2012 pour un coût de 3,3 milliards d'euros, la construction à Flamanville du premier réacteur français de troisième génération a multiplié les déboires et son coût a été réévalué par EDF à 12,4 milliards d'euros.
"On n'est pas du tout certain que cet EPR pourra démarer un jour. Il y a des quantités de malfaçons énormes, les soupapes qui sont retournées en usine, les soudures qui ne sont pas terminées", insiste Greenpeace qui voit dans ces livraisons de combustible un moyen de créer "un point de non-retour". "C'est la politique du fait accompli pour fare croire que tout va bien", déplore Yannick Rousselet. Selon un communiqué du réseau Sortir du nucléaire, le transport de combustible devrait se poursuivre à raison de "deux camions par semaine pendant quatre mois". 

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information