Le H 160 développé par Airbus vient d'arriver à Maupertus près de Cherbourg (Manche). C'est la première base à être dotée de cet appareil dernier cri. Il est affecté au secours en mer, fidèle à la devise de sa flottille : "pour que les autres vivent".
Son long nez profilé lui donne une silhouette facilement reconnaissable. Le H 160 devrait assez rapidement être familier des gens de mer. Cet hélicoptère de la Marine Nationale est désormais opérationnel à la base de Maupertus-sur-Mer dans le Cotentin. Sa mission tient en trois lettres : "SPI, Secourir, Protéger, Intervenir", résume le Capitaine de corvette Sébastien Bayet, qui commande la flottille 32F.
L'engin est réputé sûr et stable grâce à ses systèmes de stabilisation et d'aide au pilotage. Il est doté de deux moteurs de 1300 cv lui permettant de voler à 255 km/h. De larges surfaces vitrées assurent une bonne visibilité à l'équipage. "C'est un appareil adapté à nos missions de sauvetage," explique le Maître principal Guy, affecté depuis le 9 juillet au détachement de Cherbourg de la flottille 32 F. L'hélicoptère est équipé d'un treuil et d'une boule de vision "qui permet d'avoir une capacité de zoom pour repérer rapidement des bâtiments en détresse. Le radar nous donne aussi la possibilité de repérer des petits bateaux dans le mauvais temps".
Un hélicoptère de location
Le H 160 succède au Caïman Marine, un hélicoptère beaucoup plus imposant. Il va donc falloir se serrer à bord. "C'est une question d'organisation. J'en suis à ma dixième machine", précise le Maître principal Guy. "À chaque fois, il faut se réapproprier le volume et retrouver une gestuelle avec les équipes médicales". Le H 160 emporte une civière renforcée, "un matériel éprouvé qui a permis de sauver des centaines de vie" et des bouteilles d'oxygène. Il peut aussi acheminer une motopompe, bien pratique pour évacuer l'eau qui se serait engouffrée dans la cale d'un bateau de pêche.
Le Caïman Marine, lui, va renouer avec les missions pour lesquelles il a été conçu : le combat aéromaritime. L'ennui, c'est que la Marine ne disposait pas d'appareil pour le remplacer. Le nouvel hélicoptère interarmées léger, baptisé Guépard, ne sera pas livré avant 2029. La Marine Nationale a donc fait le choix... de la location. Une flottille intérimaire composée de six appareils en location-vente a été constituée "pour une période tampon, en attendant l'arrivée du Guépard", explique le Capitaine de corvette Sébastien Bayet.
Le sauvetage en mer, "une affaire de bonhomme"
Le H 160, la version civile de ce futur Guépard, nécessite "un budget conséquent" qui demeure confidentiel. À Maupertus, l'appareil se tient prêt à décoller 24h/24 pour intervenir en Manche et dans la Baie de Seine. Il est placé sous les ordres du Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. Lors de la passation organisée sur la base le 20 juillet, des sauveteurs en mer de la SNSM sont venus saluer les équipages du Caïman. Le patron du canot de sauvetage de Goury ne cache pas son émotion : "On a créé des liens, on a vécu des choses ensemble". Devant le nouvel hélicoptère, Yoann Sansom rappelle cette vérité : "Les machines c'est une chose, mais le sauvetage en mer, ça reste une affaire de bonhomme".
En 2018, une équipe de France 3 Normandie avait embarqué à bord du Caïman avec les sauveteurs en mer :