La ville de Cherbourg-en-Cotentin, dans la Manche, accueille pendant deux semaines seize adolescents ukrainiens touchés par la guerre. L'occasion de s'amuser, de souffler, mais aussi d'échanger avec les Français sur leur expérience du conflit.

Un séjour pour souffler et créer des liens. Pendant deux semaines, la ville de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) accueille seize adolescents ukrainiens afin de leur permettre de passer du temps loin de la guerre.

Depuis février 2022 et le début de l'invasion russe en Ukraine, le quotidien de ces jeunes âgés de 11 à 16 ans est bouleversé par les combats. Tous ont été rendus orphelins par le conflit. Ils sont originaires de Chuhuiv, une ville de 31 000 habitants voisine de Kharkiv, à 40 kilomètres de la frontière russe et visée sans relâche par les bombardements.

La municipalité de Cherbourg a répondu favorablement à l'initiative d'Europe Prykhystok, une association ukrainienne qui vient en soutien aux mineurs touchés par le conflit, notamment avec l'organisation de ce qu'elle nomme des "séjours de répit" à l'étranger. "Je voulais découvrir un nouveau pays et me reposer. Changer d'air, pour ne plus entendre les signaux d'alarme, les bombardements", explique David, l'un des jeunes ukrainiens.

Retrouver une vie sociale

Le temps passé en Normandie est l'occasion de renouer des liens d'amitié pour ces adolescents que la guerre a isolés des jeunes de leur âge. À Chuhuiv, certains ne peuvent plus se rendre quotidiennement dans leurs établissements scolaires. "Les écoles ne peuvent pas garantir la sécurité des enfants durant l'enseignement, il n'y pas de cave dans la plupart des écoles et les enfants doivent suivre l'enseignement à distance", explique Vilena Yaniuk, la coordinatrice pour la France du programme d'Europe Prykhystok. "Là, on leur permet d'avoir ne petite communauté", résume-t-elle.

Au fil des jours, ils se baignent, vont au musée, pique-niquent, font du tir à l'arc et de la pétanque avec des jeunes Cherbourgeois. "Ils nous ont dit qu'ils ne jouaient pas à la pétanque, donc c'est déjà un truc nouveau pour eux", avance Emmy, jeune membre de l'espace municipal Le 3-25 de Querqueville, qui organise les activités. "J'aimerais leur montrer la joie de vivre française !", lance-t-elle, au moment de finir une partie de pétanque. "J'ai beaucoup aimé ce jeu. Si je peux, j'aimerais jouer dans mon pays et même organiser des tournois", affirme Mykyta, l'un des adolescents invités.

"On va rester en contact"

Si elle s'inquiète pour sa famille restée en Ukraine, où elle retournera à l'issue du séjour, Yulia est heureuse de s'être "liée d'amitié" avec les jeunes Français. "Hier, j'ai fait la connaissance d'une Française, on s'est échangés nos adresses Instagram et on va rester en contact", dit-elle. Le répit sera de courte durée. Arrivés le 16 juillet, les adolescents reprendront la route vers leur pays le 27 juillet.

La municipalité de Cherbourg-en-Cotentin loge le groupe et finance presque intégralement ce séjour, qui est aussi l'occasion de discussions et de prises de conscience sur le conflit en Ukraine. Les adolescents ont apporté aux Français un album photographique montrant l'étendue des dégâts de la guerre dans leur région.

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