La première promotion du BTS maintenance système de production nucléaire de l’école atomique de Cherbourg-en-Cotentin a rencontré le président de la République, Emmanuel Macron, ce vendredi 19 janvier. Éclairage sur cet établissement unique en France qui forme aux métiers de la défense nucléaire.
Valentine, 18 ans, est l’heureuse élue de sa classe à rencontrer le chef de l’Etat, en visite à Cherbourg pour les vœux aux Armées, ce vendredi 19 janvier. Elle fait partie de la première promotion du tout nouveau BTS maintenance des systèmes de production nucléaires. Une formation d'enseignement supérieur sous statut militaire, dispensée par l’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA) de Querqueville.
"J’ai découvert la formation via Parcoursup. Mon premier choix, c’était d’intégrer la Marine nationale" répond la jeune femme au Président.
"Il faut avoir un très bon niveau scolaire, un réel attrait pour l’armée et surtout le goût de l’aventure"
Aspirant Thomas, officier de la communication de l’école atomique
Ouvert aux candidatures depuis l'an dernier, le BTS a déjà du succès. En 2023,169 personnes ont postulé pour quinze candidats retenus (30 élèves composeront la prochaine promotion). Tous sortent du lycée avec un bac général, professionnel ou technologique en poche. "Il faut avoir un très bon niveau scolaire, un réel attrait pour l’armée et surtout le goût de l’aventure", reconnaît l’Aspirant Thomas, officier de la communication de l’école atomique.
"On en fait d’abord des militaires"
Le goût de l’aventure car à terme les élèves de cette formation sélective travailleront à bord de sous-marins nucléaires ou le porte-avions Charles De Gaulle. "Ils géreront la maintenance des chaufferies nucléaires sur l’eau ou sous l’eau", précise l’Aspirant Thomas.
En signant pour le BTS (deux ans en alternance), les jeunes se destinent à passer dix ans dans l’armée, années d’étude comprises. "On en fait d’abord des militaires, puis des marins et enfin des atomiciens". Autrement dit : apprendre à marcher aux pas, garder un bon physique et surtout travailler en équipage.
C’est d’ailleurs cet esprit de corps qui a attiré Hugo, 19 ans. Il se voit déjà vivre avec une dizaine de personnes à bord d’un submersible. "C’est un milieu exigeant et valorisant", assure ce jeune haut-alpin qui partage son temps entre l’école atomique et le lycée Alexis de Tocqueville. "On a beaucoup d’heures de cours. Je ne connaissais rien au milieu militaire. Faut s’accrocher et être motivé", reconnaît-il.
"C’est le seul établissement à former aux métiers du nucléaire pour la Marine nationale"
Aspirant Thomas, officier de la communication de l’école atomique
Une journée de portes ouvertes le 20 janvier
Implantée dans la Manche depuis 1958, l’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA) est unique en France. "C’est le seul établissement à former aux métiers du nucléaire pour la Marine nationale qui est le 2ème exploitant nucléaire en France", précise l’Aspirant Thomas.
L’école atomique forme en moyenne 1000 stagiaires par an dans la technique, la sécurité et l’hygiène nucléaire.
Une journée de portes ouvertes est organisée le 20 janvier 2024 pour présenter ses formations. Selon l’officier chargé de la communication, c’est aussi une manière de "faire découvrir le patrimoine militaire français".
L’école atomique se donne ainsi pour mission de "renforcer les liens entre l’armée et la jeunesse".