Début novembre, les contrôleurs bas-normands avaient été en grève pour protester contre des agressions à répétition. Deux de ces affaires étaient examinées ce mardi par le tribunal de grande instance de Cherbourg.
"Pendant 45 minutes, je me suis demandée ce qu'on allait dire à mon mari et à mes enfants si je ne rentrais pas à la maison, et j'ai vraiment cru que je ne rentrerais pas". Le 14 octobre dernier, Myriam 46 ans, contrôleuse à la SNCF a subi un long calvaire. Un banal de titre de transport bascule dans l'horreur. Un passager du Caen-Cherbourg lui lance "Ne redemandes jamais ça ou je vais te tuer". Puis il la bloque physiquement et se masturbe devant elle. L'homme assène également de violents coups de pied et de poing dans les portes du wagon.
Cette affaire ainsi qu'une autre agression, commise à l'encontre d'un conducteur de train le même jour, étaient examinées ce mardi par le tribunal de grande instance de Cherbourg. La direction de la SNCF plaignante dans ces deux affaires jugées aujourd'hui n'a pas souhaité s'exprimer.
Au début du mois de novembre, plusieurs agents bas-normands de la SNCF s'étaient mis en grève après l'agression d'une de leur collègue dans le train Paris-Cherbourg. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, ce type d'incidents s'étant multipliés ces derniers mois. Le syndicat CGT avait notamment dénoncé un sous-effectif dans les trains, "un contrôleur pour 1000 voyageurs".
L'agresseur de Myriam a été condamné ce mardi à quatre mois de prison ferme, sans aménagement de peine. L'agresseur du conducteur de train a lui écopé d'une peine de trois mois d'emprisonnement avec sursis.
Reportage d'Elise Ferret et Claude Leloche
Intervenants:
- Myriam, contrôleuse victime d'une agression
- Jonathan Jarrige, secrétaire général adjoint CFDT Cheminot Normandie
