Les avocats se mobilisent ce jeudi dans toute la France, à la veille de l'adoption du projet de réforme de la justice par l'Assemblée nationale. Les membres du barreau de Cherbourg étaient ce matin sur le marché pour alerter les citoyens.
C'est une journée "Justice morte" qui est organisée dans toute la France ce jeudi 22 novembre. Et ce n'est pas la première de l'année. Depuis plusieurs mois, les avocats se mobilisent contre le projet de réforme de la justice porté par la garde des Sceaux Nicole Belloubet. Mais pour les robes noirs le temps presse. Le texte devrait être adopté ce vendredi à l'Assemblée nationale. A Rouen, les avocats se sont mis en grève et ont manifesté ce matin devant le palais de justice. A Cherbourg, leurs homologues ont préféré aller sur le marché pour rencontrer la population.
En tenue de travail, les avocats cherbourgeois ont tenu à expliquer en quoi ce projet de réforme menaçait selon eux la justice de proximité. "Ça (la robe noire) nous permet d'être visible, d'interpeller toutes ces personnes qui viennent faire leur marché pour leur parler de ce projet de loi parce que la difficulté de ce projet c'est qu'on risque de nous proposer une justice désincarnée, inhumaine, expéditive et finalement avec un accès au droit qui va être extrêmement limité", explique Anne Rabaey, avocate au Barreau de Cherbourg.
Si l'adoption d'une loi de programmation, qui aura fait progresser le budget de la justice de 6,7 à 8,3 milliards entre 2017 et 2022, est bien accueillie sur le principe, les grands axes de la réforme, qui prône une révolution numérique et la "simplification des procédures" civile et pénale, sont vertement critiqués. Parmi les principaux griefs des avocats, la fusion annoncée des tribunaux d'instance et de grande instance ainsi que le transfert de certaines compétences vers des tribunaux départementaux.
Intervenants:
- Anne Rabaey, avocate au Barreau de Cherbourg
- Caroline Bot , batonnier au Barreau de Cherbourg