Rodrigue et Elio, deux étudiants originaires de Cherbourg (Manche), ont décidé cette année d'effectuer leur job d'été à Paris, au cœur des Jeux Olympiques. Ces deux Normands âgés de 20 ans travaillent au rythme de la compétition et auprès des spectateurs internationaux.
L'été ne rime pas forcément avec vacances. Il peut être synonyme de travail, notamment pour les jeunes qui effectuent des jobs d'été. Et cette année, les Jeux Olympiques de Paris changent la donne. Rodrigue Navier et Elio Lefevre, deux amis normands de 20 ans, ont décidé de quitter leur région : direction la capitale, pour être au cœur de l'ambiance olympique.
Cet été, le lieu de travail de Rodrigue, originaire de Fermanville, près de Cherbourg-en-Cotentin, dans la Manche, se situe sur la Seine. Le jeune homme officie sur le rooftop d'une péniche, à deux pas du Pont Alexandre III. Il détaille : "Mon travail, c'est à la fois de l'hospitalité et de l'événementiel. Cela consiste à accueillir des clients, pour la plupart américains, à gérer le flux de personnes, les photos et aussi les conférences".
L'entreprise pour laquelle il travaille est partenaire des Jeux Olympiques et propose des moments de rencontre avec des sportifs. Sur sa péniche se sont succédé des grands noms du sport comme le basketteur Tony Parker, le nageur Michael Phelps, ou encore l'athlète Allyson Felix.
"Les gens sont super sympas"
Rodrigue travaille de 17h jusqu'à 1h du matin. "Je peux voir le coucher du soleil depuis le bateau, ce qui est très cool, et être dans l'ambiance de Paris la nuit." Avec en bonus une vue sur la Tour Eiffel et sur la place de la Concorde.
Son ami Elio Lefevre a pris son poste dans un hôtel haut de gamme du quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de la capitale. Pour le compte d'une société de tourisme, il y réceptionne des clients internationaux ayant souscrit à une formule tout compris : hôtel, transports, loisirs et billets d'entrée en tribune olympique.
La plupart de ses clients arrivent des États-Unis, du Canada ou du Japon. Depuis un comptoir de l'hôtel, charge à lui de leur délivrer des tickets de métro, soigneusement commandés en avance, et de les orienter dans les étapes de leur séjour. "Je réponds à leurs questions, je leur montre les trajets en transports ou je les informe sur l'accès aux sites olympiques", explique le jeune homme.
La tâche n'est pas trop ingrate, confie-t-il, et la bonne humeur domine. "Les clients sont ravis d'arriver ici. Je n'ai jamais eu affaire à quelqu'un qui était en colère. Les gens sont super sympas". Aussi, il juge la mission plutôt bien payée. "20 euros brut de l'heure", informe-t-il. "Pour un job sans qualification particulière, c'est une bonne rémunération", évoque Elio. "Les journées durent six à sept heures. Généralement de 11h30 à 17h30", ce qui laisse aussi assez de temps libre pour profiter de l'ambiance olympique à Paris.
Saisir l'occasion
Les deux jeunes hommes entameront à la rentrée leur troisième année de bachelor en école de commerce, à La Rochelle (Charente-Maritime). C'est d'ailleurs leur établissement scolaire qui les a informés de ces offres d'emploi. "Nous sommes tous les deux dans une association sportive. L'école nous a demandé de relayer ces offres et on a décidé de postuler", raconte Rodrigue. La phase de recrutement s'est effectuée dès novembre et elle a été assez sélective. "Il y a eu moins d'une dizaine de sélectionnés pour 80 candidats dans l'école", rapporte Elio.
Les deux Normands ont bouleversé leur été pour saisir l'opportunité de vivre au rythme des Jeux. D'habitude, Rodrigue travaille dans un magasin Leclerc. Elio prend d'ordinaire un emploi estival dans un bar-restaurant du Cotentin, au bord de la plage de Jonville, à Réville.
S'il adore cette expérience en restauration, qu'il réitère d'habitude chaque année depuis ses 16 ans, il a saisi l'occasion de "voir autre chose". "J'ai toujours voulu travailler dans le sport", lance-t-il. D'autant que le salaire de sa mission parisienne est sans commune mesure avec celui de son travail au restaurant, qui est "proche du SMIC", soit à moins de 12 euros brut de l'heure, loin des 20 euros qu'il gagne à Paris.
Expérience mémorable
Cette expérience unique, ils s'en réjouissent tous les deux. "C'est totalement génial d'avoir pu travailler pendant les JO, d'être au cœur de la vibe parisienne", atteste Rodrigue. Il a eu notamment la chance d'assister à plusieurs épreuves depuis la péniche, comme le cyclisme sur route, mais aussi le départ du triathlon. Tout en allant de son côté voir des épreuves sur son temps libre.
Ce que préfère Rodrigue, féru de sport, ce sont les moments de discussions et de convivialité avec les supporters américains. Elio, lui, se remémore déjà ses passages au Club France, dans le parc de La Villette. La fan zone des supporters fait les titres de la presse pour la bonne ambiance qui y règne.