Il pleut presque chaque jour depuis cinq mois. Les tracteurs ne peuvent plus entrer dans certains champs. Les légumes doivent être ramassés à la main. Et la récolte est mauvaise. Une calamité...
Des hivers humides, les légumiers du Val de Saire en ont connu. Ce petit bout de la presqu'île du Cotentin est d'ailleurs réputé pour son climat doux, et arrosé, ce qui lui permet en général de récolter quand le reste de l'Europe a les pieds gelés. Mais autant de boue... Il a plu abondamment sur le Cotentin pendant l'automne. Il a plu presque chaque jour cet hiver. Les premiers jours de mars s'annoncent aussi pluvieux. C'est à désespérer. Dans les champs, les tracteurs ont creusé des ornières qui débordent d'eau boueuse. Les roues patinent. Souvent, ils doivent même renoncer à aller plus loin.
Dans les parcelles de Sylvain Leblanc, la récolte des choux s'effectue... à la main. Il se désole du spectacle. "C'est inconfortable pour les salariés. Un engin agricole permettrait d'aller beaucoup plus vite. Il faut deux fois plus de temps", dit-il. Sans compter que l'humidité a aussi affecté la croissance des légumes. Le Groupement de Producteurs de Légumes de la Manche qu'il préside a fait une première estimation : la perte avoisinerait les 40 %. Dans certaines parcelles, c'est pire. "Ici, j'ai deux hectares. Tout est perdu", ajoute Sylvain Leblanc qui s'inquiète aujourd'hui pour la suite. L'arrachage des pommes de terre débute au mois de mars. Le Groupement de Producteurs de Légumes de la Manche va demander une indemnisation au titre des calamités agricoles.
Le GPLM compte un peu moins de 300 adhérents (dont une centaine dans le Val de Saire). La coopérative écoule entre 90 et 100 000 tonnes de produits selon les années. Le Val de Saire produit environ 8000 tonnes de poireaux, 5000 tonnes de navets et 3700 tonnes de pommes de terre.