Pour la deuxième année consécutive, Hamada a été sacrée au concours de la race normande du Salon de l'agriculture, ce dimanche 25 février 2024, à Paris. Le jury salue "la longévité exceptionnelle" de cette vache élevée à Carantilly (Manche).
D'emblée, sa robe mouchetée, plutôt inhabituelle, la distingue. Dans son box, au parc des expositions de la Porte de Versailles du salon de l'agriculture, parmi toutes les vaches normandes, elle en impose.
Championne du concours général agricole
"C'est très costaud quand même mais elle est belle et bien élevée", sourit une petite fille visiblement impressionnée. Son papa, admiratif, se dit qu'il a sans doute fallu "des années de travail pour avoir des bêtes comme ça".
40 vaches normandes ont été sélectionnées pour le concours général agricole, le graal pour tout éleveur. Elles s'appellent Ombrelle, Obscurité, Perle. La plupart sont issues de longues lignées propres à chaque élevage. La sélection est souvent une passion, un atavisme familial.
"J'ai eu une vache exceptionnelle, née en 1968", raconte un vieil éleveur du sud de la Manche. "Aujourd'hui, une soixantaine de vaches du troupeau sont ses descendantes". Les meilleures souches se transmettent comme un bien précieux.
Hamada sort du lot. Elle fait la fierté de l'EARL Allix à Carantilly. Elle est née en 2012. C'est la doyenne de l'élevage. Hamada est aussi la plus âgée des vaches normandes sélectionnées pour le concours général agricole 2024.
La crème de la crème
"C'est notre chouchou à la ferme", reconnaît Marie-Hélène Allix qui s'en occupe chaque jour avec son frère à Carantilly. La bête pèse dans les 900 kilos. Depuis le début de sa carrière, elle a déjà produit plus de 71 000 litres de lait.
L'année dernière, elle avait déjà été sacrée championne au salon de l'agriculture. Il est assez rare qu'une vache puisse conserver son titre dans ce concours qui rassemble la crème de la crème. Plus de 300 vaches ont tenté de se qualifier dans toute la France. "C'est déjà beau d'avoir une vache à Paris", explique Florian Goret, un éleveur de Briouze (Orne).
Hamada, la championne est une reine
Sur le grand ring du parc des expositions, ce dimanche 25 février, les concurrentes sont jugées sur leur morphologie, leurs mamelles, leur manière de se déplacer. Hamada accroche encore la lumière. La championne rafle tous les prix dans les catégories où elle concoure. Sa longévité a médusé le jury.
Sous les applaudissements nourris d'un public de connaisseurs, on lui passe une couronne de fleurs autour du cou. Ce sont les lauriers de la championne. Les photographes immortalisent la scène.
Marie-Hélène verse une larme d'émotion. "C'est une vache qui est différente des autres. Elle aime l'humain. Elle est humaine."