Le gouvernement entend réduire le nombre de contrats aidés. Cette mesure suscite l'inquitéude et la colère des collectivités locales et associations. Les trois députés En Marche de la Manche ont adressé une lettre au Premier ministre pour demander le report de cette mesure.
La grogne monte depuis plusieurs semaines. La volonté du gouvernement de réduire le nombre de contrats aidés sucite inquiétude et colère chez les collectivités locales et les associations. Selon les derniers chiffres donnés par le Premier ministre à nos confrères de BFM TV, 320 000 emplois seraient ainsi soutenus par l'Etat en 2017 contre 459 000 en 2016. Et cette baisse devrait se poursuivre en 2018.
Dans l'interview accordée ce jeudi à l'hebdomadaire le Point, le président de la République n'entend pas reculer sur ce sujet. Tout en reconnaissant que "certains" emplois aidés sont "utiles", Emmanuel Macron dénonce "de la subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur associatif", et affirme que "le taux de retour à l'emploi durable des personnes concernées est en effet très faible".
Pas sûr que ces arguments convainquent les élus locaux confrontés à un véritable casse-tête à l'approche de la rentrée scolaire. A l'instar de ce qui s'est passé il y a quelques semaines en Outre-mer, certains élus, notamment dans notre région, ont décidé de reporter la rentrée dans leur commune.
Dans le département de la Manche, les trois députés de la majorité ont décidé de monter au créneau pour voler au secours des collectivités locales et associations. Bertrand Sorre, Sonia Krimi et Gégory Galbadon ont tous les trois signé une lettre adressée le 28 août au Premier ministre pour demander le report de cette mesure.
Diminution du nombre de contrats aidés. Les 3 députés LREM de La Manche interpellent le 1er Ministre dans un courrier commun pic.twitter.com/uFsQm99rjf
— Bertrand SORRE (@BertrandSorre) 30 août 2017
Les "Marcheurs" manchois affirment en introduction "partager totalement la volonté d'une réforme des contrats aidés dans l'objectif de mettre en oeuvre des dispositifs plus efficients". Néanmoins, ils estiment que cette mesure n'a pu "être anticipée ni prise en compte dans l'exercice budgétaire en cours, mettant en péril l'équilibre financier des comptes et l'organisation des activités des collectivités et des associations qui avaient prévu d'y avoir recours".
Ils soulignent que "le recours à ces contrat constitue pour l'heure la seule solution pour nombre d'élus et de responsables associatifs d'assurer la continuité et le maintien d'activités contribuant à la qualité d'accueil et à la sécurité en milieu scoalire et périscolaire au sein de territoires notamment ruraux consentant de nombreux efforts pour surmonter les difficultés".
Le destinataire de la lettre, Edouard Philippe, a annoncé ce mercredi que le gouvernement recevrait "d'ici la fin de la semaine" les représentants des collectivités territoriales qui se sont inquiétés de cette baisse à quelques jours de la rentrée scolaire.
Reportage de Laïla Agorram et Sylvain Rouil