Un groupe d'experts auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire a jugé jeudi "acceptable", tout en formulant des recommandations, le programme d'essais d'Areva destiné à démontrer la résistance de la cuve de son EPR en construction à Flamanville (Manche), où une anomalie avait été détectée.
En avril dernier, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) annonçait qu'une anomalie "sérieuse" avait été détectée dans la cuve de l'EPR. Le groupe Areva, fabricant de la cuve, devait proposer des essais complémentaires "pour apprécier l'importance de l'anomalie, essayer de la qualifier et de voir quels impacts elle a potentiellement sur la sûreté". Le programme proposé par le spécialiste français du nucléaire vient d'être validé.
"Sous réserve de la prise en compte" de recommandations techniques, "le groupe permanent considère acceptable la démarche proposée par Areva pour justifier de la ténacité suffisante des calottes du fond et du couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville 3", a indiqué ce jeudi dans son avis publié jeudi par l'ASN un groupe d'experts auprès du gendarme du nucléaire.
Areva devra donc prendre en compte plusieurs recommandations qui portent sur la méthode que le spécialiste du nucléaire a définie pour ses essais. Ce groupe permanent d'experts pour les équipements nucléaires sous pression s'était réuni toute la journée de mercredi pour examiner le rapport de l'instruction menée par l'ASN et l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) sur le programme d'essais proposé en mai par Areva.
L'ASN doit désormais prendre officiellement position sur la base de cet avis, publié sur son site internet. Cette communication interviendra "dans quelques semaines", a indiqué jeudi à l'AFP le directeur général adjoint de l'ASN, Julien Collet. Les tests qui en découleront pourraient durer plusieurs mois, à partir du début 2016.
Les experts auront alors à se prononcer sur leurs résultats et l'ASN, autorité administrative indépendante, devra rendre une décision sur l'intégrité de la cuve, qui pourrait se révéler déterminante pour l'avenir de l'EPR de Flamanville.
Le chantier de l'EPR de Flamanville accumule les déboires depuis son lancement en 2007. La mise en service du réacteur a une nouvelle fois été reportée en septembre, à fin 2018, multipliant son coût par plus de trois par rapport au devis initial de 10,5 milliards d'euros.