Cuve de l'EPR: le gendarme du nucléaire attend un peu avant de donner son avis

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) se prononcera "fin 2016, début 2017" sur la fiabilité de la cuve du réacteur nucléaire nouvelle génération EPR en construction à Flamanville (Manche), sur laquelle une anomalie a été repérée en 2015. Initialement, elle devait rendre son avis l'été prochain.

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L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) se prononcera "fin 2016, début 2017" sur la fiabilité de la cuve du réacteur nucléaire nouvelle génération EPR en construction à Flamanville (Manche), sur laquelle une anomalie a été repérée en 2015 et dont Areva tente de démontrer la résistance, a-t-on appris vendredi auprès de l'ASN.

En septembre dernier, l'ASN pensait pouvoir se prononcer à l'été 2016. Finalement "ce sera plutôt en fin d'année 2016, début 2017, ça dépendra" de la durée des tests qu'Areva mène depuis décembre sur cette pièce majeure, a indiqué à l'AFP Guillaume Bouyt, chef de l'antenne du gendarme du nucléaire à Caen.

Les tests prennent plus de temps que prévu, a admis M. Bouyt qui s'exprimait en marge d'une commission locale d'information (CLI) sur la centrale de Flamanville, organisée dans une commune voisine, Les Pieux (Manche). "Ce sont des tests uniques en leur genre", a-t-il justifié. La cuve, qui pèse 425 tonnes et mesure 11 mètres, est un élément clé de la sûreté puisqu'il s'agit de la deuxième barrière retenant la radioactivité, juste après la gaine du combustible.

L'anomalie "sérieuse" sur la cuve a été détectée en avril 2015 par l'ASN. Remplacement total ou partiel de la cuve, ou bien poursuite du chantier avec la cuve actuelle, "aucun scénario n'est exclu à ce stade" à l'issue des tests, a précisé l'agent de l'ASN. M. Bouyt a souligné qu'il n'y avait "pas non plus de scénario plus vraisemblable" qu'un autre.

En septembre 2015 EDF avait indiqué que le remplacement pur et simple de la cuve ne faisait pas partie des hypothèses de travail. La poursuite du chantier avec la cuve actuelle est un choix "des industriels", a souligné M. Bouyt. Les autorités de sûreté chinoises suivent elles aussi le déroulement de ces tests, a indiqué M. Bouyt, car deux réacteurs EPR, dont les cuves ont été fabriquées selon le "même processus" que celle de Flamanville et donc "susceptibles d'être affectées par la même anomalie", selon l'ASN, sont en construction à Taïshan. Ils doivent être mis en service en 2017, avant Flamanville qui cumule au moins six ans de retard et dont le coût a déjà triplé à 10,5 milliards d'euros, après de nombreux déboires.

Lors de la CLI, EDF a "rappelé son objectif de charger (le réacteur) en combustible au quatrième trimestre 2018" à Flamanville. Son lancement a été repoussé à cette date en septembre.

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