À quelques semaines des fêtes de fin d’année, les ostréiculteurs sont frappés par la tension de l’emploi. Ils peinent à recruter et ont donc commencé des opérations de séduction. Des dizaines de postes sont à pourvoir dès maintenant.
Chez les ostréiculteurs, l’inquiétude monte à l’approche des fêtes de fin d’année. Ils font face à des difficultés de recrutement. "On fait appel aux agences d’intérim et d’habitude il y a des candidats", explique Hélène Taillepied, ostréicultrice à Grandcamp-Maisy (Calvados). Cette année "les agences font un travail titanesque pour trouver l’intérimaire qui veut bien travailler".
L'ostréicultrice embauche 10 à 15 personnes pour la période de décembre. Pour l’instant elle n’en a trouvé que cinq. "J’ai des retraités, des jeunes en vacances. Sinon j’ai deux essais dans la semaine, après on attendra les candidatures", soupire-t-elle. Pourtant Hélène rappelle qu’il n’y a aucune qualification à avoir pour postuler.
Une trentaine de poste à pourvoir
Dans la même ville, son homologue Jérôme Caillouey, est également concerné par une pénurie de candidats. Il doit embaucher une trentaine de personnes dans les prochains jours. "Depuis quelques années, on a de plus en plus de mal à recruter. Alors les entreprises du secteurs recrutent du personnel étranger", explique Jérôme.
Des intérimaires venus de Pologne
Ces travailleurs sont souvent originaires de Pologne ou de Hongrie. Hélène en compte quatre dans son équipe. "Ils sont très bien. Ils ont environ 25 ans et tout ce qu’ils veulent c’est gagner de l’argent et travailler", constate-t-elle. Elle ajoute : "C’est tout de même aberrant de faire appel à de la main-d'œuvre étrangère au vu du nombre de demandeurs d’emploi dans la région".
Pour séduire la main d'oeuvre française, Jérôme a de son côté décidé d'améliorer les conditions de travail dans son entreprise.
Un job avec des idées reçues
Deux bungalow vont être installés pour que les employés mangent au chaud. "Ils auront un sandwich offert et du café à disposition". Jérome veut aussi casser les idées reçues sur la pénibilité du métier. "Les gens pensent qu’ils vont avoir froid, en plein vent. Mais en fait nous avons des locaux isolés et protégés".
Hélène Taillepied ajoute de son côté, "que même si le travail peut être physique parce qu’il faut rester debout longtemps", les horaires sont corrects et "on est super sympa", sourit-elle.
La concurrence des grandes entreprises
Mais pas sûre que cela soit suffisant. Les entreprises ostréicoles font également face à la concurrence des grands groupes de la région. Un intérimaire dans le secteur ostréicole est payé au SMIC ou un peu au-delà selon l’entreprise. Pour Denis Lejeune, qui travaille à Saint-Vaast-la-Hougue (La Manche), ce n’est pas suffisant.
Le patron pointe notamment la concurrence de Naval Group. "Il propose des formations de soudeur qui durent trois semaines et les employés sont payés 1800 euros". Hélène Taillepied évoque de son côté la coopérative laitière, en pleine expansion.
Les professionnels du secteur ne désespèrent pas pour autant. "J’espère que les jeunes vont venir vers la mi-décembre, quand ils seront en vacances", conclut Jérôme Caillouey.