Le gouvernement vient de dévoiler un décret listant les communes qui font face à un risque d'érosion du littoral et de submersion marine. En Normandie, 48 municipalités sont concernées : c'est 32 de plus qu'en 2022, preuve d'un phénomène problématique qui s'amplifie dans la région.
Les vagues, le vent, la pluie sont autant de facteurs qui fragilisent les littoraux français et la Normandie n'est pas épargnée par le phénomène.
Le décret du 1er août 2023 publié au Journal officiel vient de dévoiler la liste des communes qui font face à un risque d'érosion ou de submersion marine. Et la situation dans la région pose question puisque 32 nouvelles communes, toutes situées dans la Manche, viennent s'ajouter aux 16 municipalités normandes déjà identifiées en 2022 par le gouvernement.
Voici la liste des 48 communes ayant un territoire particulièrement vulnérable à l'érosion côtière en Normandie (en jaune, les nouvelles communes concernées depuis 2023) :
- Calvados : Asnelles ; Bernières-sur-Mer ; Courseulles-sur-Mer ; Saint-Côme-de-Fresné
- Manche : Agon-Coutainville ; Barfleur ; Barneville-Carteret ; La Hague ; Blainville-sur-Mer ; Jullouville ; Bréhal ; Bretteville ; Bréville-sur-Mer ; Bricqueville-sur-Mer ; Carolles ; Céaux ; Champeaux ; Cherbourg-en-Cotentin ; Vicq-sur-Mer ; Coudeville-sur-Mer ; Digosville ; Donville-les-Bains ; Dragey-Ronthon ; Fermanville ; Fontenay-sur-Mer ; Gatteville-le-Phare ; Genêts ; Gouville-sur-Mer ; Granville ; Héauville ; Lestre ; Tourneville-sur-Mer ; Maupertus-sur-Mer ; Montmartin-sur-Mer ; Port-Bail-sur-Mer ; Réville ; Saint-Georges-de-la-Rivière ; Saint-Jean-de-la-Rivière ; Saint-Jean-le-Thomas ; Saint-Marcouf ; Saint-Pair-sur-Mer ; Siouville-Hague ; Surtainville ; Tréauville
- Seine-Maritime : Criel-sur-Mer ; Dieppe ; Quiberville ; Sainte-Marguerite-sur-Mer
Des falaises très fragilisées
Les falaises normandes sont particulièrement préoccupantes dans la région. Sous l'effet des vagues et des projections de galets, les géantes du littoral sont attaquées chaque jour à leur base et se fragilisent.
En Seine-Maritime, où de hautes falaises de craie s'étendent sur près de 120 kilomètres entre Le Havre et Le Tréport, le recul du trait de côte est estimé en moyenne à 20 centimètres par an.
Ce phénomène naturel inexorable entraîne des risques d'éboulement : fin février, un bloc de roche de 40m de long s'est détaché de la falaise, emportant même une partie de la route.
Le 5 décembre 2021, un énorme pan de falaise était tombé entre la Pointe de la Courtine et la plage du Tilleul, à l'extrémité du golf d'Etretat.
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"C’est la première fois que je vois un éboulement de cette ampleur-là sur la commune. Quatre-vingt-dix mètres de long sur cinquante mètres de large et pratiquement quatre mètres de haut" confiait à l'époque le maire de la commune, Raphaël Lesueur.
Impossible de construire en cas de risque d'ici 30 ans
Cette érosion grignote petit à petit le littoral et menace les habitations situées à proximité de la côte.
Les 48 municipalités normandes en zone à risque mentionnées dans le décret vont devoir adapter leur politique d'urbanisme et d'aménagement du territoire en conséquence.
Dans ces communes, il est désormais impossible de construire dans les zones qui seront exposées à l'érosion du littoral d'ici 30 ans.
Si un risque existe d'ici 30 à 100 ans, un permis de construire pourra être autorisé mais avec obligation de démolition aux frais du propriétaire quand le danger sera trop important.
