Depuis plus d'un siècle, l'association Louis Conlombant propose des vacances à des enfants qui n'ont pas la chance de pouvoir partir avec leurs parents. Dans l'ensemble de la Normandie, des familles les accueillent. Toutefois, pour cet été 2024, l'association recherche des hôtes en Normandie.
"Ils me disent : on revient comme chez les grands-parents". Depuis trois ans, Nathalie Lehideux-Esline héberge des enfants durant les vacances. À chaque période de congés, elle en accueille "à peu près quatre", et cet été onze au total, répartis sur deux mois.
Un peu de répit pour des enfants défavorisés
"On essaie de faire plein de choses, je prévois plein de sorties : des parcs d'attractions, des châteaux, la mer, la piscine, des concerts", explique-t-elle. Alors qu'elle n'a pas eu d'enfants, Nathalie a "plein d'amour à donner", et les jeunes vacanciers, eux, en manquent souvent terriblement. "C'est une petite parenthèse dans un monde de brutes pour certains d'entre eux", déplore-t-elle.
Car ces enfants, âgés de 3 à 11 ans - la plupart ont plus de 6 ans - sont pris en charge par l'aide sociale à l'enfance ou les maisons des enfants de la région parisienne. Ce sont ensuite les membres de l'association Louis Conlombant qui se chargent de leur trouver des familles de vacances.
"Il s'agit de séjours de quinze jours, un mois, voire deux mois durant l'été, explique Jean-Michel Polge, président. Sa problématique actuelle, c'est qu'il se trouve en déficit d'hébergeurs pour le début du mois d'août. "Au lieu d'avoir 500 enfants, on en a 600 donc on recherche des familles normandes, manchoises et calvadosiennes surtout, susceptible d'accueillir un ou deux jeunes".
Nos familles sont d'abord à la fois des personnes ordinaires, des personnes qui ont envie de partager leurs foyer. Il est nécessaire de pouvoir offrir un lit par enfant, un chambre séparée pour les enfants de plus 8 ans lorsqu'il y a des garçons et des filles.
Jean-Michel Polge, président de l'association Louis Conlombant
Sur la côte manchoise, Dominique s'apprête à accueillir 2 petits garçons début août. En attendant, elle s'occupe d'une jeune fille de 7 ans. "C'est agréable d'avoir un peu de vie à la maison, ça permet de rester jeune, parce que mes petits-enfants sont grands maintenant". Cet été est le septième au cours duquel elle répond à l'appel de l'association Louis Conlombant.
Des familles épaulées par l'association
La structure dépend du même régime juridique que les colonies de vacances. Pour les Normands souhaitant accueillir des enfants, elle dispense une journée de formation. "On leur donne des informations sur les plans techniques, organisationnels et réglementaires. Les familles ne sont jamais seules, il y a toujours un référent qui peut répondre à leur demande", rassure Jean-Michel Polge, qui précise que les responsables de secteurs passent chaque semaine dans les foyers, "pour protéger aussi bien les enfants que les familles".
Les hébergeurs sont bénévoles, mais l'association verse à la famille de vacances un remboursement forfaitaire journalier de 24 € par enfant. La somme doit couvrir les frais d'hébergement, de nourriture, et des activités proposées à l'enfant accueilli. Côté logistique, un car relie Paris à Granville chaque fin de semaine pour déposer les enfants au plus près des familles, à 30 km environ du domicile.
Pour la période critique du 19 juillet au 18 août, l'association Louis Conlombant espère dénicher "30 ou 40 familles de plus", afin que tous les enfants inscrits puissent vraiment partir passer quelques jours de répit loin des tracas de la vie quotidienne.
