Une inspection surprise de l'Autorité de sûreté nucléaire a eu lieu dans la nuit du 11 au 12 janvier dans la centrale de Flamanville. EDF n'a pas réagi dans le temps imparti.
Un exercice surprise s’est déroulé dans la nuit du 11 au 12 janvier à la centrale nucléaire de Flamanville (Manche). Une simulation de crise prévoyait de fortes chutes de neige dégradant les dispositifs de refroidissement des réacteurs isolant une partie site.
Mais l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) révèle que l’organisation actuelle du site n’avait pas permis « de répondre de manière efficace et rapide à une situation d’urgence similaire au scénario joué lors de l’inspection ». Christophe Quintin, inspecteur en chef a confié à nos confrères des Echos que "Ce scénario implique que certains salariés d'EDF doivent réaliser des missions qui ne sont pas les leurs habituellement. Or, l'inspection sur place a montré que les formations et les outils étaient insuffisants pour y parvenir. Les délais de mise en route de l'organisation de crise ont donc été beaucoup trop longs ".
Une mise en demeure à l'encontre d'EDF
Le gendarme du nucléaire a détaillé dans une « lettre de suite » publiée et consultable sur internet les différents manquements constatés lors de cette inspection à la mi-janvier et annoncée par conséquence une mise en demeure face à ces failles décelées dans le plan d'urgence interne d'EDF.
Fin juin 2017 il a été demandé à l'énergéticien de mettre à jour son plan d'urgence interne d'ici à début 2021. EDF a indiqué que son nouveau plan n'était toujours pas finalisé fin 2020 mais que son organisation à Flamanville était conforme aux gestions de crises.
Selon EDF, son plan d'urgence interne sera prêt au 16 octobre 2021
EDF, que nous avons pu joindre, prend acte de la mise en demeure. L'énergéticien précise que'une mise à jour de l'organisation de crise est prévu au 16 avril 2021 et une mise en oeuvre opérationnelle du plan d'urgence interne au 16 octobre 2021. Des actions de formations ainsi que deux simulations d'exercices de crises sont prévues également.
Le scénario mis en place à Flamanville n’est pas sans rappeler la situation à laquelle avait été confrontée l’usine nucléaire de la Hague (Manche) en 2013. L’installation était restée coupée du monde pendant deux jours à cause de la neige avant que l’armée ne dégage la route.