Les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Flamanville sont à l'arrêt depuis plusieurs semaines. Le redémarragee était programmé fin mai. Mais le coronavirus et le confinement ont retardé les opérations de maintenance.
Cinq mois de plus. A l'arret depuis de nombreux mois, les deux réacteurs de la centrale de Flamanville ne repartiront pas le 31 mai tel que le dernier calendrier en date le prévoyait. C'est ce qu'a décvlaré ce lundi soir à l'AFP le Réseau de Transport d'Electricité (RTE) qui gère le réseau de haute tension. Le redémarrage de la centrale serait désromais programmé à l'automne prochain, le 31 octobre.
Le réacteur 2 est en maintenance depuis janvier 2019. Le réacteur 1, lui, a été arrêté quelques mois plus tôt, en septembre 2019, pour des problèmes de corrosion, un sujet délicat abordé notamment lors de la commission locale d'information du mois de janvier dernier.
Des traces de corrosion ont été détectées, entre autres, sur les diesels de secours, un élément clef de la sûreté nucléaire. Ces équipements sont chargés de prendre le relais en cas de rupture de l'alimentation électrique. "Ces corrosions remettent en cause la capacité des matériels à fonctionner dans certaines situations", expliquait alors Adrien Manchon, de l'Autorité de sûreté nucléaire, "notamment en cas de séisme." L'Association pour le Contrôle de la Radiocativité dans l'Ouest (ACRO) avait dénoncé l'absence "de suivi rigoureux sur ces installations". D'autres y voyaient un signe de vieillissement de la centrale, un argument réfuté par l'exploitant, EDF. Lequel estimait que les "opérations de rénovation" permettrait de "pouvoir produire pendant de nombreuses années".
De 300 à seulement 100 agents
Mais pour l'heure, la production n'est pas encore d'actualité. EDF a évoqué auprès de l'AFP une "reprogrammation globale dans l'ensemble des opérations de maintenance" des centrales nucléaires françaises dans le cadre de la crise sanitaire. A Flamanville, près de 300 personnes travaillent sur les deux réacteurs, où les opérations de maintenance reprennent petit à petit après avoir été totalement suspendues. Les effectifs étaient alors tombés à 100 agents qui assuraient la sûreté du site, selon l'entreprise."Les travaux de maintenance avaient été suspendus pour réduire les effectifs au strict minimum compte tenu de la proximité d'un cluster de l'épidémie", a précisé ce lundi soir EDF, une mesure prise "par précaution", et non en raison de cas possibles de coronavirus à la centrale. Le 16 mars, EDF avait par ailleurs annoncé un nouvel incident de niveau 1 concernant Flamanville et plusieurs autres centrales concernant l'absence de freinage sur des vannes. L'an dernier, la centrale du Cotentin avait a connu 7 incidents de niveau 1 (et 5 en 2018).
Un "plan de rigueur"
Le redémarrage des réacteurs a déjà été repoussé à plusieurs reprises. Début mars, EDF avait justifié le précédent report par "des mises en conformités dans le cadre de recontrôles" qui font partie du "plan de rigueur" lancé par la centrale lorsqu'elle a été placée sous surveillance renforcée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en septembre, selon EDF.En décembre, l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), bras technique de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a estimé que la situation de la centrale de Flamanville était "très préoccupante" étant donné les "écarts majeurs sur différents équipements classés de sûreté" et que les deux réacteurs ne pouvaient être redémarrés en l'état. L'Institut estimait toutefois que "la mise sous surveillance renforcée par l'ASN et le plan d'action d'EDF sont de nature à améliorer la situation observée depuis plusieurs années sur le site".