Même si le calendrier est jugé "tendu", la mise en service de l'EPR de Flamanville est toujours prévu pour la fin de l'année. Des tests sont en cours. Une de nos équipes a pu visiter ce lundi le chantier.
A Flamanville, les premiers essais (à froid) ont été lancés en décembre dernier. Après plusieurs années de retard sur la calendrier initialement prévu (la mise en service était au départ prévue pour 2012) et une explosion du budget (le coût a été multiplié par trois), le démarrage de l'EPR est programmé pour la fin de l'année avant une mise en service commerciale en 2019. Même si les différentes parties en présence, qu'il s'agisse d'EDF ou de l'ASN, s'accordent à dire que le calendrier sera "tendu".
Après avoir éprouvé la résistance et l'étanchéité des tuyaux du site, les équipes techniques réalisent depuis le début du mois l'épreuve enceinte : 11 000 m3 d'air par heure soit l'équivalent d'un gymnase est envoyé vers le bâtiment réacteur toutes les heures, 24 heures sur 24 pendant la phase de montée en pression. Ces test permettent de mesurer son étanchéité. Une de nos équipes a pu suivre ce lundi 12 mars, Henri Ansquer, l'ingénieur en charge de ces essais.
Reportage de Laïla Agorram et Jean-Michel Guillaud
Intervenants:
- Henri Ansquer, ingénieur en charge des essais
- Bertrand Michoud, directeur de l'aménagement de l'EPR de Flamanville
L'EPR de Flamanville n'est pas le premier chantier à avoir été lancé. C'est en Finlande, à Olkiluoto, en 2005, que le premier "European Pressurized Water Reactor" a commencé à voir le jour. Comme son homologue français, le chantier accumulé les déboires, sources d'un contentieux entre les différentes parties en présence. Dimanche dernier, Areva a annoncé un accord avec l'électricien finlandais TVO pour le règlement "de tous les litiges qui les opposaient" avec le versement par le spécialiste français du nucléaire d'une compensation de 450 millions d'euros. La mise en service est prévue en mai 2019.
Deux autres EPR sont en construction à Taishan, en Chine, par une coentreprise détenue à 51% par l'électricien étatique chinois CGN, à 30% par EDF et, depuis 2012, à 19% par l'électricien de la province du Guangdong. Ils devraient être les premiers au monde à fonctionner : leur mise en service doit débuter à la mi-2018, a indiqué le 9 janvier l'Elysée en marge d'une visite du président Emmanuel Macron en Chine.
Un autre projet devrait prochainement voir le jour en Inde, une centrale nucléaire de six réacteurs de type EPR doit être construite par par le groupe français EDF à Jaitapur, sur la côte sud-ouest du pays. Le sujet figurait à l'ordre du jour de la visite officielle d'Emmanuel Macron la semaine dernière. Le président de la République et le Premier ministre indien Narendra Modi ont dit leur souhait de voir les travaux commencer avant la fin de l'année.