Le Shtandart est de retour dans les eaux Normandes. Ce navire russe, réplique du vaisseau amiral du tsar Pierre le Grand, a accosté à Granville (50), pour le festival "Voiles de Travail". Malgré les sanctions contre la Russie, il peut entrer sans problème dans les ports français. Explication.
C'est un habitué des ports français. Le Shtandart, trois mâts russe est arrivé à Granville (50) pour le festival "Voiles de Travail". Il est venu directement de La Rochelle et participe à toutes les fêtes maritimes dans les différents ports de l'Hexagone. Sa dernière escale en Normandie remonte au mois de juin 2023, à Rouen, pour l'Armada.
Le Shtandart est pourtant un navire russe, qui pourrait être soumis aux sanctions imposées par l'Union Européenne, qui interdit l'accès aux ports français, depuis l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe. Le bateau, réplique exacte du vaisseau amiral du tsar Pierre le Grand au XVIIIe siècle, échappe à la règle. Son statut explique ce "passe-droit". La frégate est régie par une association, avec un capitaine citoyen russe exilé depuis quelques années de son pays.
On est dans la libre circulation des biens et des personnes. On n'a pas demandé d'autorisation pour recevoir le Shtandart.
Didier Le GuelinelFondateur du Festival les Voiles de Travail
Un équipage avec des Russes et des Ukrainiens
Le Shtandart est un navire-école, avec à son bord des jeunes en apprentissage de la mer. Des jeunes hommes et jeunes femmes originaires de Russie, d'Ukraine, mais aussi de Moldavie ou de République Tchèque. En tout, dix nationalités différentes et un équipage solidaire dans la difficulté.
C'est important l'amitié entre les gens, spécialement maintenant. En mer, ces jeunes forment une famille, ils s'entraident.
Vladimir MartusLe capitaine du Shtandart
Un statut particulier de navire-école et un propriétaire-capitaine en froid avec le régime de Vladimir Poutine, expliquent que le Shtandart échappe aux sanctions et bénéficie de la bienveillance des autorités françaises.
Lancé en 1999, le voilier russe a mis les voiles de son port d'attache en 2009. Depuis, il n'a jamais pointé le bout de son étrave, dans les ports de son pays natal. Le trois-mâts écume les mers du globe l'été et s'installe dans un port européen l'hiver.
À Granville, le magnifique voilier se visite à quai, matin et après-midi, jusqu'au dimanche 27 août. Il est possible également de faire une sortie en mer à son bord, moyennant une participation financière.