C'est une interdiction temporaire, jusqu'au 25 septembre. Mais c'est un avertissement pour l'organisation non gouvernementale internationale historique qui avait, le 12 juin dernier, tagué un train parti de Valognes. Greenpeace n'a plus le droit d'approcher les convois de déchets nucléaires Orano.
C'est un ordre du tribunal de Paris qui s'applique aux militants de Greenpeace, mais pas seulement. Le tribunal de Paris a rendu ce vendredi 19 juillet 2019, sa décision après l'audience en référé qui s'était déroulée quatre jours plus tôt : Greenpeace France ne doit donc plus s'approcher à moins de 250 mètres des convois de "transport et d'acheminement de matières ou de déchets nucléaires ou radioactifs", de deux filiales d'Orano, ex-Areva.
Greenpeace ne doit pas non plus "bloquer ou tenter de bloquer l’accès et la sortie de sites de départ et de destination ni gêner ou entraver d’une quelconque façon les opérations de chargement ou de déchargement des matières et déchets nucléaires et radioactifs."
Et ce jusqu'au 25 septembre, date de fin du débat public sur la gestion des matières radioactives, sur "l'ensemble du territoire français métropolitain",
précise l'ordonnance de référé du tribunal.
Orano n'a pas apprécié l'action sur ses trains le 12 juin dernier
A l'origine de ce différent entre pro et antinucléaire, l'action d'activistes le 12 juin dernier en gare de Vierzon (18) alors qu'un train assurant la liaison entre la Manche et la Drôme ( de la Hague-Valognes, il rejoignait un autre site d'Orano, à Pierrelatte) était stationné en attente,chargé de nitrate d'uranyle, un dérivé de l'uranium.Twitter- Greenpeace France le 12 juin 2019 se faisait l'écho de l'action "coup de peinture" menée en gare de Vierzon
[COMMUNIQUÉ] Cet après-midi, en gare de Vierzon, des activistes de Greenpeace France ont repeint deux cuves d’un train radioactif chargé d’uranium de retraitement #ConvoiRadioactif #ZéroDéchetNucléaire pic.twitter.com/5P03SsYvVp
— Greenpeace France (@greenpeacefr) June 12, 2019
L' opération symbolique s'est déroulé sans incident majeur mais l'identité des militants avaient été relevée.
Chaque année, ce sont près de 19 000 convois radioactifs, dont 200 de combustibles usés et 100 de plutonium, qui transitent sur des routes et voies ferrées très fréquentées, selon les chiffres de l'Autorité de sûreté nucléaire (Selon Greenpeace)
Greenpeace prévoit de faire appel
" “Greenpeace France regrette profondément cette décision de justice particulièrement sévère et prévoit de faire appel. Il est invraisemblable de vouloir bâillonner de la sorte Greenpeace France ses militant-e-s et ses salarié-e-s qui ont agi en toute non-violence pour dénoncer le manque de transparence sur les convois radioactifs qui circulent en permanence dans des lieux publics. Avec cette décision, la filière nucléaire s’attaque directement à nos libertés d’expression, de manifestation et d’aller et venir, mais aussi à celles des citoyen-nes qui souhaitent être mieux informés sur les risques nucléaires."