Hague : un élément radioactif retrouvé dans l'herbe autour de l'usine de retraitement Areva

L'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest, l'ACRO annonce avoir detecté une contamination radioactive en ruthénium-rhodium près d'Areva. L’échantillon d’herbe analysé affiche un taux de 74 Bq/kg sec. Areva évoque un rejet de seulement 1% de la valeur mensuelle autorisée.

"S'agit-il d'un dysfonctionnement non déclaré?" s'interroge l'association dans son communiqué envoyé à la presse. En effet, "ce couple de radioéléments n’apparait jamais dans les résultats de surveillance réglementaire de l’exploitant ni dans ceux de l’ACRO." Les relevés de l'association datent du 14 février 2016. Ils ont été effectués dans la partie Nord, Nord-est de l'usine, là où les vents sont dominants et par temps de pluie. Dans ce cas, les dépôts sont plus importants. L'objectif de cette campagne de prélèvements terrestres est d'évaluer l'ampleur des dépôts suite aux rejets atmosphériques et la contamination de l'environnement.


Un dépôt qui persiste dans le temps

Le 10 mars 2016, 3 nouveaux échantillons confirment ce diagnostic. "Du ruthénium a de nouveau été détecté dans 3 échantillons distincts à des niveaux légèrement plus faibles ; deux échantillons d’herbe (ACRO-3 et ACRO-4) et un échantillon de sol (ACRO-4)." Du cobalt-57, de l'iode-129 et du césium-137 ont été également identifiés. "A la différence du ruthénium, l’iode-129 et le césium-137 sont régulièrement détectés dans l’environnement proche des installations, dans le cadre de la surveillance réglementaire de l’exploitant Areva."

Des rejets récents ?

Pour l'association, une partie des rejets de ruthénium/rhodium est récente. En effet, l'herbe et le lierre ne présentaient qu'une contamination de surface par des rejets dépôts gazeux. "La présence du couple ruthénium/rhodium-106 et de l’iode-129 est imputable à des rejets gazeux récents de l’usine de retraitement." En revanche, "la présence de ruthénium entre 5 et 10 cm dans le sol ACRO-4 nous interroge : est-elle imputable aux fortes précipitations ayant eu lieu entre le 14/02/16 et le 10/03/16, lesquelles auraient favorisé la percolation rapide de cet élément en profondeur dans le sol, suite à des rejets atmosphériques récents ou est-elle due à des rejets intempestifs plus anciens ?"


Une opération de maintenance qui a dégagé une très faible dose

"Ce rejet s'est bien produit lors d'une opération de maintenance au niveau de l'usine UP3, au moment où un équipement était en train d'être nettoyé" explique Catherine Argant, directrice de la communication d'Areva La Hague. "Nous avons rejeté 1% de la valeur mensuelle autorisée. La limite sanitaire fixée par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) est de 1000 becquerels par kilos/sec. Par ailleurs, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) est informée."


Reportage signé Erwan DE MINIAC, Claude Leloche et Rémi Mauger

Intervenants :
André Guillemette - Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest
Catherine Argant - Directrice de la communication Areva la Hague

©F3 BN


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