À quelques jours du Vendée Globe 2024, la célèbre navigatrice Isabelle Autissier présente son spectacle "Sur le pont", jeudi 7 novembre, à La Hague (Manche). Naviguant entre souvenirs et pure imagination, elle nous raconte sa nouvelle aventure théâtrale.
Navigatrice chevronnée, exploratrice des pôles, chroniqueuse radio, écrivaine récompensée, ingénieure, écologiste convaincue et même comédienne... Connue pour être la première femme à avoir réalisé un tour du monde à la voile en solitaire en 1991, Isabelle Autissier, 68 ans, n'en finit plus de multiplier les casquettes.
Jeudi 7 novembre 2024, elle sera sur la scène de l'espace culturel de La Hague (Manche) pour son spectacle "Sur le pont, histoires de mer et de marins". Créé il y a trois ans et régulièrement mis à jour, son spectacle musical promet d'embarquer son public dans des aventures maritimes et humaines.
Loin de s'éparpiller, l'aventurière garde toujours le même objectif à l'horizon : partager son amour inconditionnel du grand large.
Que partagez-vous sur scène ?
C'est simple, j'emmène les gens passer une nuit en mer avec moi... mais l'expérience est garantie sans mal de mer ! C'est comme si nous étions en pleine nuit sur le pont d'un bateau et pendant qu'on barre, on se raconte tout un tas de trucs, des histoires.
Sous la caresse de la brise au goût iodé, l’imaginaire se déploie. Du lointain ressurgissent des bouffées d’histoires anciennes, de jeunes loups et de vieux briscards, des souvenirs, vécus ou rêvés.
Dossier de presse du spectacle "Sur le pont"
Je suis accompagnée sur scène de mon ami musicien Pascal Ducourtioux, c'est lui qui m'a incité à monter ce spectacle. Je fais le récit de quatre ou cinq contes, pas pour les enfants, et qui parlent tous de la mer.
L'inspiration vient de vos propres expériences ou est-ce de la pure imagination ?
C'est un peu des deux en réalité... Il y a une histoire en particulier qui est un souvenir très personnel tiré de mes expéditions, mais je ne vais pas vous la dévoiler ici car cela gâcherait la surprise. Les autres sont des récits de différentes époques, prenant place dans des mers variées et de différents navigateurs historiques.
Mais dans chaque histoire je parle de la mer telle que je la connais, avec mes propres souvenirs. Si je parle du Cap Horn par exemple, je vous en parlerai tel que je l'aime. C'est ma vision personnelle de la mer et ma vision de la navigation que j'expose sur scène.
Vous multipliez les métiers, les expériences, ressentez-vous le besoin de partir sans cesse à l'aventure et de tester de nouvelles choses ?
Oui, on peut dire ça. Je crois que c'est tout simplement humain d'essayer de se stimuler. Je ne vois pas de raison de me priver de ces nouvelles expériences ! Certes, cela me prend beaucoup de temps, de travail et d'énergie mais comme dirait l'autre, 100 % des gagnants ont joué.
La meilleure méthode c'est de se lancer, d'essayer. Et il faut garder en tête que si cela ne marche pas finalement ce n'est pas grave.
Pas de trac ?
Zéro trac ! Je ne ressens vraiment pas de stress avant de monter sur les planches, on s'amuse beaucoup avec Pascal Ducourtioux et chaque représentation est un peu différente.
Cette mer que vous aimez tant est en danger avec le dérèglement climatique, votre spectacle est-il un moyen d'alerter sur la situation ?
Non. Je veux transmettre la beauté, la poésie et l'émotion que me procure la mer avec ces contes. Je veux que les gens passent un bon moment, c'est une vision joyeuse et optimiste. Bien sûr, je peux dire que ça va mal aussi, mais, ça, c'est ma casquette au sein de WWF [Isabelle Autissier est présidente de la branche française de l'association, NDLR].
Et puis, on protège ce que l'on aime. Faire aimer l'océan par le biais de la poésie et du théâtre peut aussi faire en sorte que les gens aient envie de le protéger.
Autre actualité, le coup d'envoi du Vendée Globe 2024 sera donné ce dimanche, allez-vous suivre la compétition ?
Oui je vais essayer de suivre un peu, je suis passée faire un tour sur place hier. Mais je serais déjà partie vers les Îles Kergelen dimanche, donc ce sera sûrement un peu compliqué d'avoir de la connexion.
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Je pars toujours deux ou trois mois par an, plutôt dans le grand Nord car j'aime le froid, vers l'Islande, le Groënland ou le Spitzberg. Mon plaisir est d'emmener des gens qui ne connaissent pas la navigation, des artistes, des sportifs... Eux m'apprennent tout un tas de trucs et moi aussi je leur apprends des choses.
Même si j'ai arrêté la course je continue de naviguer bien sûr. Je tiens encore debout et je ne vois pas pourquoi j'arrêterai maintenant !