JO Paris 2024. La cloche sonnée par les athlètes a été fabriquée en Normandie

Depuis le début des Jeux Olympiques de Paris, une cloche argentée trône au Stade de France. Les athlètes triomphant s'y ruent pour la faire retentir devant le monde entier. Peu de spectateurs savent que l'instrument de 500 kilos a été fabriqué en Normandie, dans un atelier familial de la Manche.

Pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, les spectateurs des épreuves prenant place au Stade de France, à Saint-Denis, observent un curieux nouveau rituel. Depuis le début de la compétition, une cloche argentée trône sur le bord du terrain, soulevé par un châssis métallique. Les athlètes triomphant s'y ruent dès la fin de leur épreuve pour la faire retentir devant les 80 000 places en tribune.

Le sprinteur Noah Lyles, le perchiste Armand Mondo Duplantis ou encore le rugbyman Antoine Dupont l'ont fait sonner une fois leur médaille en poche, comme pour annoncer leur victoire, faisant de cette "cloche de la célébration" l'un des symboles des Jeux de Paris.

Si le son de l'instrument a été entendu dans le monde entier, peu de spectateurs savent qu'il est de fabrication normande. C'est la fonderie familiale Cornille Havard qui a conçu la cloche dans son atelier de Villedieu-les-Poêles, commune aux 3 500 âmes, dans la Manche.

Conception secrète

Dans le plus grand secret, cet atelier d'artisans, fondé à Villedieu en 1865, a œuvré avant l'ouverture des olympiades pour concevoir cet objet en bronze de 500 kilogrammes. Alors, chez ces artisans, les célébrations olympiques au son de l'instrument sorti de leur four sont observées avec émotion. "On regarde peut-être avec un œil encore plus brillant que les autres", confie Paul Bergamo, le directeur de la fonderie.

"Depuis que les cloches existent, les cloches, c'est un signal. Et ce que qui est intéressant à travers cette cloche des JO, c'est que Paris 2024 a eu envie de marquer des temps forts par un objet qui n'est pas un objet de mode, qui est un objet qui traverse les siècles", poursuit le directeur.

Sa fonderie n'en est pas à son coup d'essai. Les cloches de Cornille Havard peuplent des édifices religieux partout en France, et parfois au-delà. La cathédrale Notre-Dame de Paris, les cathédrales de Bayeux et d'Evreux, l'église Notre-Dame de Saint-Lô, l'église Saint-Etienne de Caen ou encore la cathédrale Saint-Georges de Beyrouth, au Liban, sonnent toutes au son des cloches fabriquées à Villedieu.

Pourtant, à Villedieu-les-Poêles, les habitants comme les gens de passage ignorent tout de la participation d'une entreprise du village au spectacle olympique. "Je les voyais taper une cloche, oui ! Et elle vient d'ici ? Super !", lance Hubert Heyraud, en visite touristique dans la commune, apprenant la nouvelle.

La cloche à Notre-Dame de Paris

Après l'incendie de Notre-Dame-de-Paris, en 2018, ce sont aussi les artisans de Cornille Havard qui ont été choisis pour forger la série de neuf cloches qui permettront à la cathédrale de sonner à nouveau à sa réouverture, prévue pour fin 2024.

Les organisateurs des Jeux de Paris ont fait savoir qu'ils livreront la cloche du Stade de France, à l'issue de la compétition sportive, à la cathédrale parisienne pour qu'elle occupe l'un de ses clochers. "Ainsi, le son de la victoire olympique sera entendu dans la ville pour les décennies à venir", énonce le comité d'organisation.

"Paris 2024 contribue, d'une certaine façon, à la reconstruction de Notre-Dame. Une partie des Jeux et de l'esprit olympique restera à vie à Notre-Dame", résume Pierre-André Lacout, organisateur responsable du Stade de France pour les Jeux Olympiques.