Si les opérations de divergences, qui déclenchent la première réaction nucléaire, ont débutées lundi soir, l'EPR de Flamanville ne produira pas d'électricité avant au moins, la fin de l'automne.
"C'est historique", se réjouit ce mardi sur franceinfo Emmanuelle Galichet enseignante-chercheuse en physique nucléaire pour le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), alors que la première réaction nucléaire a eu lieu dans l'EPR de Flamanville. Cette étape de la divergence mènera dans un second temps à la production d'électricité. "Il n'y a pas beaucoup de nations qui réussissent à construire ce genre de réacteurs", estime-t-elle.
C'est "la puissance" du réacteur qui est exceptionnelle d'après l'enseignante-chercheuse. Avec 1,6 gigawatt, le réacteur "peut alimenter 2 millions de personnes, c'est colossal", et il fait partie des "plus gros réacteurs du monde". "C'était important de démontrer que l'on savait produire et mettre en service un EPR (…) c'est l'un des objets industriels les plus complexes au monde", insiste-t-elle. Cet EPR fonctionne grâce à "des centaines d'équipements, des milliers de kilomètres de câbles".
Elle se félicite que ce réacteur soit mis en service, "malgré les embûches". Un retard de livraison de 12 ans qu'Emmanuelle Galichet explique par le fait que "c'est la première fois depuis 25 ans qu'on a un nouveau réacteur tout neuf (…) On ne savait plus faire, nous avons perdu des compétences en France". "Il a fallu réapprendre", aussi bien dans "le management des grands projets" que dans "la construction", conclut-elle.
12 ans de retard pour l'EPR
Après de nombreux rebondissements et un chantier au long cours, l'électricien expliquait le 30 août, qu'il allait distribuer sur le réseau les premiers électrons d'ici le 21 septembre. Il avait alors officiellement demandé à l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) l'autorisation de procéder à la première fission, nécessaire à la production d'électricité.
L'EPR de Flamanville s'éveille après 12 ans de retard, le processus menant à la première réaction en chaîne de fission nucléaire a commencé, a annoncé dans la nuit de lundi à mardi EDF, quelques heures après avoir indiqué qu'il faudrait attendre trois mois supplémentaires pour voir son nouveau réacteur alimenter le réseau électrique. "La phase de divergence a commencé. Cette opération va faire battre le coeur du réacteur pour la première fois", a annoncé EDF dans une vidéo publiée sur X, précisant que "la divergence initie la réaction en chaîne de fission nucléaire".