Un Groupe d’Intervention Feux de Forêt (GIFF) de la Manche a été envoyé pour prêter main forte aux sapeurs-pompiers de Gironde qui luttent contre deux gigantesques incendies depuis mardi. Les soldats du feu manchois ont combattu les flammes jusqu'au cœur de la nuit.
Ce vendredi matin, les sapeurs-pompiers de la Manche sont au repos. Ils repartiront sur le terrain dans quelques heures, après un repos bien mérité. Les soldats du feu normands ont lutté contre les flammes jusqu'à 3 heures du matin.
"Mercredi, quand il y a eu l'ordre de départ, c'était départ immédiat. D'habitude, on a un délai d'à peu près six heures pour nous organiser. Là, il fallait partir le plus vite possible. Il y avait vraiment urgence", raconte Martial Defoy, en charge de la communication opérationnelle au SDIS 50 (Service départemental d'incendie et de secours),"Le temps de faire la route, ils ont été engagés aussitôt dès leur arrivée. La journée d'hier a quand même été une journée difficile. La nuit aussi. Quand on regarde l'évolution du feu qui a presque doublé cette nuit...Il y avait une ligne de front énorme. C'est vrai que c'est un très très gros combat qu'ils mènent parmi les centaines de pompiers sur place."
Ce vendredi matin, le bilan provisoire fait état de 7200 hectares partis en fumée. Depuis mardi, deux feux de forêt font rage dans le département de la Gironde. Le premier se situe sur la commune de Landiras, à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux. Le second est localisé à La Teste-de-Buch, dans le bassin d'Arcachon.
D'abord prendre ses marques
"Dans le département de la Manche, ils ne rencontreront jamais cette situation. On est le département avec le moins de forêt de France. A titre de comparaison, si on additionne les feux de broussailles et les feux de champs, depuis le début de l'année, on est à 28 hectares dans la Manche", indique Martial Defoy, "Par contre, on a des risques incendie et les hommes sont formés très régulièrement. Nos personnels sont toujours formés avant l'été, ils font de la formation continue, ils sont préparés à l'attaque, à l'auto-protection. Les personnels qui partent, comme ceux qui sont partis mercredi, sont sur des listes pré-établies avec à la fois leurs compétences techniques et leur aptitude médicale validées. Tout ça est prévu et organisé très en amont."
A leur arrivée en Gironde, les soldats du feu manchois ont été déployés sur la périphérie de l'incendie de Landiras. "Il s'agit de zones qui ne sont plus menacées par une extension du feu mais sur lesquelles il faut quand même faire du mouillage pour éviter qu'il y ait des reprises de feu. Même si on est formé, on a moins l'expérience du feu de forêt que les gens du coin. On commence par ce type de mission, histoire qu'on prenne un peu nos marques." Pour les pompiers normands, cet échauffement a été de courte durée. "Les conditions dans la journée sont vraiment devenues très défavorables avec un vent qui a tourné et qui s'est renforcé."
Contrairement à d'autres département qui ont envoyé des demi-groupes, la Manche a déployé un Groupe d’Intervention Feux de Forêt complet : une vingtaine d'hommes, quatre camions citernes incendie avec un véhicule de commandement. "Pour le commandement des opérations sur place, c'est plus simple de nous envoyer. C'est pour ça que face à la situation défavorable, ils ont été envoyés sur des lignes d'attaque, au contact des flammes. C'est ce qu'ils ont fait hier après-midi jusque dans la nuit."
La priorité : la protection des points sensibles
Leur mission : la protection des points sensibles. " (sur ce type d'opération) il y a un repérage des lieux à protéger. Ça peut être des maisons, des réserves de carburant, une station-service, des entreprises. Tout ça est identifié. Et quand dans la prévision d'avancée du feu, il peut y avoir des points sensibles, on déploie immédiatement des équipes pour assurer leur protection. La priorité dans le commandement d'un feu de forêt sera toujours les points sensibles. Que la forêt brûle, que ça avance, OK, si on a que ça à faire on le traite. Mais si avant ça il faut protéger des points sensibles, ce sera toujours la priorité."
Les sapeurs-pompiers de la Manche doivent repartir au contact du feu au cours de la journée. Ce type de mission dure habituellement une semaine au maximum. "Suivant l'évolution de la situation, on peut organiser des rotations avec les personnels. On laisse les véhicules sur place et on fait venir de nouveau sapeurs-pompiers en bus ou en train", explique Martial Defoy. Déployés depuis plus de 24 heures en Gironde, les soldats du feu manchois ne semble en être qu'au début de leur mission, compte tenu de la situation. "Ils sont tout à fait combattifs, prêts, ils sont à leur mission. Quand on est dans ce genre de situation, on est complètement concentré sur ce qu'on a à faire."