À l'occasion de la grande exposition du Fabriqué en France qui se déroule du 26 au 27 octobre 2024, des centaines de produits ont été sélectionnés à travers le pays. Parmi eux, il y a l'entreprise normande Artmeta qui va présenter à l'Elysée deux tables en acier avec un plateau en coquillages.
Parapluies de Saint-Lô, bonnets de marins, sablés au beurre d'Isigny et chemises en lin, voilà les produits qui représenteront la Normandie à la grande exposition du Fabriqué en France. Celle-ci se déroule du 26 au 27 octobre 2024 au Palais de l'Élysée.
Parmi les heureux sélectionnés, il y a aussi une entreprise manchoise, Artmeta, installée dans le nord-ouest du Cotentin. Pour cette dernière qui réalise du mobilier artisanal et des verrières sur mesure, c'est une grande première. La PME compte neuf salariés avec plusieurs métalliers.
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Le mariage des coquillages et de l'acier
L'entreprise Artmeta existe depuis 10 ans et s'est spécialisée dans la fabrication de mobilier de luxe avec de l'acier." On va l'associer avec un second matériau qui va être le verre, le bois massif, la céramique ou le terrazzo. On va travailler que des matériaux nobles, pour faire du mobilier haut de gamme qui va durer le plus longtemps possible", explique Rachel Gardan, directrice d’Artmeta.
Les deux tables choisies pour cette exposition sont une collaboration un peu spéciale entre l'acier et les coquillages. La structure en métal est fabriquée dans l'entreprise du Cotentin.
Elle ajoute au micro de France 3 Normandie : "C’est un matériau qui est recyclable à l’infini et qui est extrêmement robuste donc là, je sais qu’il ne peut pas être cassé ce pied de table, c'est impossible".
Les soudures et les vis ne sont pas visibles, le métal forme un socle d'un seul tenant, minimaliste.
On fait rentrer la mer dans la décoration d'intérieur.
Rachel GardanDirectrice d’Artmeta
Le plateau lui, a été réalisé dans l'entreprise bretonne Ostrea. Ces pionniers ont fabriqué un matériau haut de gamme 100% français, à partir de reste de coquillages. Une manière de valoriser les moules, les huîtres ou encore les coquilles Saint-Jacques qui normalement finissent à la poubelle.
Chaque année, la France produit 250 000 tonnes de déchets coquillés, selon le site internet de l'entreprise Artmeta.
Une approche plus "écoresponsable"
"On a réussi à démontrer que les coquillages, c’était pas seulement un intérêt environnemental de le recycler, mais également un intérêt technique. Nos matériaux sont considérés haute performance, au point d’en faire des ponts même si c’est pas l’objectif pour l’instant", détaille Camille Callennec, président directeur général d’Ostrea.
Les coquillages sont broyés sous forme de paillettes avant d'être incorporés dans un liant qui est blanc ici. Le plateau est composé à 65% de coquillages. Les deux tables présentées à l'exposition sont composées de coquilles Saint-Jacques.
Designeuse et fondatrice de l’entreprise Artmeta, Rachel Gardan privilégie une approche écoresponsable pour ses créations : " ce qui m'a plu dans cette collaboration, c'est que c'est local et ça raconte une histoire ce terrazzo marin."
Le mobilier réalisé par l'entreprise est haut de gamme, il faut compter environ 2 400 euros pour les tables basses en coquillages 100% française.
Artmeta travaille déjà avec des clients prestigieux, mais la grande exposition à Paris, ce week-end, devrait permettre à l’entreprise normande d’étendre sa visibilité et de rayonner au-delà de la pointe du Cotentin.
L’exposition est gratuite et ouverte au grand public, il suffit de réserver en ligne sur le site de l'Élysée.
Avec Marie-Saint-Jours et Stéphane Gramont